Icônes
de l'art moderne, la collection Morozov / sous la dir. d'Anne
Baldassari. - Paris : Fondation Louis Vuitton, Gallimard, 2021. -
524 p. : ill. ; 29x31 cm. ISBN 978-2-07-290458-5
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Le second volet de la grande manifestation Icônes de l'art moderne
organisée par la Fondation Louis Vuitton réunit plus de
170 chefs-d'œuvre inestimables de la collection d'art moderne
français et russe des frères moscovites Mikhaïl et
Ivan Morozov. Après celui de Sergueï Chtchoukine, la
Fondation Louis Vuitton poursuit son exploration de l'univers culturel
et intellectuel des collectionneurs mécènes russes,
pionniers de l'art moderne.Présentée pour la
première fois hors de Russie, la Collection Morozov rassemble
des œuvres iconiques de Manet, Rodin, Monet, Pissarro,
Toulouse-Lautrec, Renoir, Sisley, Cézanne, Gauguin 1,
Van Gogh, Bonnard, Denis, Maillol, Matisse, Marquet, Vlaminck, Derain
et Picasso aux côtés d'artistes emblématiques de
l'art russe au tournant du siècle tels que Répine,
Vroubel, Korovine, Golovine, Sérov, Larionov, Gontcharova,
Malévitch, Machkov, Kontchalovski, Outkine, Sarian ou Konenkov.
La présentation inédite de ces artistes constitue une
redécouverte exceptionnelle.Philanthropes des arts 2,
les frères Mikhaïl Abramovitch Morozov (1870-1903) et Ivan
Abramovitch Morozov (1871-1921) ont dominé la vie culturelle
moscovite entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle,
au même titre que les Trétiakov, Mamontov, Riabouchinski
et Chtchoukine. Leur soutien inconditionnel à l'art contemporain
européen et russe 3 contribuera largement à la reconnaissance internationale des peintres modernes français. 1. | Comme
Sergueï Chtchoukine, les frères Morozov ont
privilégié les œuvres polynésiennes de
Gauguin. Plus tard, la réunion des deux collections constituera
un ensemble inégalable. | 2. | Elevés
dans une famille où l'on s'honorait de recevoir Léon
Tolstoï, les frères Morozov étaient
animés par la volonté d'ouvrir l'éducation et la
culture aux catégories sociales les moins favorisées. Ce
vigoureux engagement les distingue radicalement des
mécènes, ou prétendus tels, du XXe siècle
finissant et du XXIe siècle. | 3. | Soutien
inconditionnel d'autant plus précieux qu'il s'accompagnait d'une
remarquable clairvoyance et d'un absolu désintéressement. |
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SOMMAIRE (résumé) |
Préfaces
> Essais
- Les frères Morozov / Albert Kostenevich
- Peintres et mécènes face à face / Anne Baldassari
- Les collections d'art russe de Mikhaïl et d'Ivan Morozov / Tatiana Yudenkova
- Ivan Morozov : à la recherche de l'harmonie / Natalia Semenova
- La collection française d'Ivan Morozov dans son contexte / Hia Doronchenkov
- Musée national d'art moderne occidental : entre Moscou et Leningrad / Mikhaïl Dedinkin
> Album
> Anthologie
- Sur la constellation Morozov / Jean-Claude Marcadé
- Mémoires et témoignages sur la constellation Morozov / établis sous la direction d'Anne Baldassari et de Jean-Claude Marcadé
Chronologie Catalogue des œuvres Bibliographie
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| CÉCILE JAURÈS : […]Personnage
haut en couleur, [Mikhaïl Morozov] détonne dans la bonne
société conservatrice et se plaît à allumer
des incendies, comme lorsqu’il achète un nu d’Albert
Besnard, Féerie intime,
qui avait déjà fait scandale à Paris au Salon. Sa
collection (39 œuvres achetées en dix ans) est à
son image : éclectique et flamboyante. Il est le premier
à ramener en Russie des tableaux de Gauguin et de Van Gogh,
dessinant par son audace les contours de la future collection de son
frère.[…]Ivan
Morozov se distingue […] de ses prédécesseurs
(Chtchoukine et Mikhaïl) par son goût immodéré
pour l’art russe. Soutenant les avant-gardes en germination, il
achètera près de 430 œuvres à de jeunes
artistes, qui s’inspireront souvent des audaces de l’art
moderne français. Un dialogue fructueux que l’exposition
met bien en valeur.
→
“ La collection des visionnaires frères Morozov
exposée à la Fondation Louis-Vuitton ”, La Croix, 23 septembre 2021 [en ligne] | MICHEL GUERRIN :
Les sanctions économiques contre la Russie peuvent-elles toucher
la culture ? La question est sur la table au moment où la
Fondation Louis Vuitton […] abrite l'exposition de la collection
constituée au tournant du XXe siècle par les
frères Mikhaïl et Ivan Morozov […]. Cet
événement, programmé jusqu'au 3 avril, participe
du “ soft power ” russe, car il n'a pu se monter
qu'avec la bénédiction de Vladimir Poutine
lui-même. Qui vient de passer au “ hard
power ”.[…]Ne
soyons pas naïfs. La diplomatie et l'économie guident aussi
l'événement Morozov. […] Le catalogue de
l'exposition intrigue. Il s'ouvre par un texte d'Emmanuel Macron
[…] et un autre de Vladimir Poutine s'adressant à ses “ amis français ”. Que
deux chefs d'Etat […] signent des textes dans un catalogue
d'exposition est rare. Que le second vienne de traiter le premier de “ paranoïaque ” rend la lecture étrange. […] Au
moment où des musées sont contraints de renoncer à
du mécénat jugé
“ sale ”, comme celui de groupes
pétroliers, il faudra observer si l'exposition Morozov est
montrée du doigt et si la fréquentation va baisser. […]
→ “ Morozov : l'euphorie douchée par la guerre ”, Le Monde, 26 février 2022 [en ligne] |
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Anne Baldassari (dir.), « Icônes
de l'art moderne, la collection Chtchoukine », Paris :
Fondation Louis Vuitton, Gallimard, 2016
- Albert Kostenevich, « Gauguin et l'avant-garde russe » in Riccardo Pineri (dir.), Paul Gauguin, héritage et confrontation, Papeete : Université de la Polynésie française, Le Motu, 2003
- Natalia
Semenova, « Les frères Morozov, collectionneurs et
mécènes », Arles : Actes sud, 2021
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mise-à-jour : 4 mars 2022 |
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