Les lampes
voilées : Laurence, Valentine / Marcelle Tinayre. -
Paris : Calmann-Lévy, 1921. -
221 p. ; 18 cm.
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ROBERT
COIPLET : Marcelle Tinayre est
morte lundi 23 août [1948] à l'âge de
soixante-seize ans dans sa propriété à
Grosrouvre, près de Montfort-L'Amaury. Avec elle s'en va
l'un des derniers survivants d'une grande époque du roman
français.
[…]
C'est après la guerre de 1918 que Marcelle Tinayre donna ses chefs-d'œuvre, qu'on lisait d'abord dans la Revue des Deux Mondes et dans la Revue de Paris.
[…]
De
ces années, dans l'œuvre de
Marcelle Tinayre, datent à peu près
« Perséphone »,
« Le Bouclier d'Alexandre », deux
livres où l'influence d'Anatole France est visible et dont
le dernier a la perfection d'un camée,
« Terres
étrangères »,
« Les Lampes voilées »
où s'exprime la tendresse profonde qu'elle gardait pour
l'île d'Oléron et qui l'apparentait à
certains côtés charentais et protestants de Loti.
[…]
Marcelle Tinayre était simple et bonne comme les
êtres dont la vraie richesse est intérieure. Elle
restera par quelques livres comme un écrivain classique et
un grand romancier.
☐
Le
Monde, 26 août 1948 — notice
citée dans
la rubrique Il a 50
ans dans Le Monde, le 26 août 1998. ❙ | Marcelle
Chasteau a épousé le peintre Jean-Julien Tinayre, fils de
Victoire Marguerite Tinayre née Guerrier qui, sous le pseudonyme
de Jean Guêtré, a participé avec Louise Michel
à la rédaction d'un roman, La Misère
(Paris : Fayard, 1881) — “ Mme Tinayre peut
être pour moi une amie, mais non un collaborateur, à cause
de la différence de nos manières de voir ”
précise Louise Michel dans ses Mémoires (1886). |
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INCIPIT |
La
route, creusée d'une double ornière où
luisent des
morceaux de glace, coupe la forêt en droite ligne et semble
fuir
à l'infini, parmi les pins sombres, sous le ciel de fer. Il
est
à peine trois heures de l'après-midi, mais la
lumière languit déjà. Le vent du
nord-est qui a
soufflé toute la nuit, en rafales, du continent sur la
Grande-Ile, est tombé tout à coup, et le silence
des
choses, pareil à l'hébétude d'un
malade entre deux
crises convulsives, prend un sens secret et menaçant. Tout
le
paysage, saisi dans la glace immobile de l'air, se fige en formes
dures, en ternes couleurs, que brisera, au premier choc, le vent
terrible.
☐ Laurence, pp. 3-4 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Marcelle
Tinayre, « L'oiseau
d'orage », Paris : Calmann-Lévy,
1901, 1913
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- Alain Quella-Villéger,
« Belles et rebelles : le roman vrai des
Chasteau-Tinayre », Bordeaux :
Aubéron, 2000
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quelques ouvrages sur
l'île d'Oléron |
- Jean-Luc
Cattacin, « Îles
flottantes », Paris :
Phébus, 2017
- Patrice
Degryse et Brigitte Robin, « Les salines
d'Oléron »,
Oléron : Les Salines d'Oléron, 2005
- Mélanie
Guyard, « L'enfant des
tempêtes », Paris : Le Seuil, 2020
- Guy
Kunz-Jacques et Thierry Guilabert, « Oléron
: encres argentées », St
Jean-d'Angély : Jean-Michel Bordessoules, 2005
- Dominique
Meens, « L'île
lisible », Paris : P.O.L, 2018
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mise-à-jour : 28 mars 2022 |
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