Le festival des miracles /
Alice Tawhai ; trad. de l'anglais
(Nouvelle-Zélande) par Mireille Vignol. - Papeete :
Au Vent des îles, 2006. - 248 p. ;
21 cm. - (Littératures du Pacifique).
ISBN 2-915654-01-8
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Like Fellini in La Strada,
Tawhai shines a light onto the dark side of everyday
life — and at the same time leaves you elated.
☐ New
Zealand Listener
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Dans un style poétique et original,
entrecoupé de langue maori et de vie maori,
les personnages hétéroclites et souvent marginaux
d'Alice Tawhai s'évadent de leur
réalité par un imaginaire qui ne
connaît aucune frontière, et n'est pas sans
évoquer le « réalisme
magique » de la littérature
latino-américaine.
Solidement ancré en
Nouvelle-Zélande, ce recueil est forcément et
parfois fatalement maori, mais comme le pays, il
est peuplé de personnages d'horizons divers (Italie, Liban, Japon, …). Chaque nouvelle est habilement construite et
truffée de variations subtiles sur un même
thème.
Alice Tawhai a
été à juste titre comparée
à son illustre compatriote Janet Frame : son
écriture éveille les sens, émeut et
nous transporte dans une Nouvelle-Zélande bien loin des
clichés et bien proche du miracle.
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Academy of
New Zealand Literature — Te Whare Mātātuhi o Aotearoa :
Alice Tawhai is a short fiction writer whose poetic stories give voice
to fringe characters, to Maori, and minority lives and culture. Her
three short story collections, published through Huia, include: Festival of Miracles (2005), an extraordinary rainbow of cosmopolitan New Zealand characters, Luminous (2007), which describes that bittersweet combination, the darkness and beauty of contemporary life, and Dark Jelly (2011), which explores the nature of reality, and people living on the fringe of society. [en ligne] |
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EXTRAIT |
Sundae n'avait ni nom de famille, ni extrait de
naissance. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir une histoire. Il
vivait sur un houseboat avec son âme et
sa solitude pour toute compagnie. Il fut un temps où il
avait un Bébé, une Fille. Elle s'était
endormie comme un ange dans ses bras ; il s'était
laissé bercer par le rythme de son souffle. Quand il
s'était réveillé, elle
était raide, froide et morte ; il avait compris que
son corps avait subi cette transformation pendant qu'il dormait. Ce
mois-là, il avait brisé et détruit
tout ce qui lui tombait sous la main, car la seule chose qu'il avait
véritablement aimée avait
déjà été
anéantie.
Une nuit dans son houseboat,
allongé sur le dos avec sa bouteille de spiritueux
ténébreux, Sundae regardait le ciel. Il
était d'un bleu brouillé, voilé de
taches nuageuses si fines qu'elles étaient presque
invisibles. Le halo de la lune était teinté
d'arcs-en-ciel.
Des profondeurs de sa solitude, Sundae se demanda
s'il existait un dieu. Son regard se porta vers la lune, car le paradis
était censé se trouver dans cette direction. S'il
y a un dieu, pensa-t-il, il va sûrement me donner un signe.
☐ Le
coin du Salut, p. 31
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Festival
of miracles », Wellington : Huia
publishers, 2005
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- «
Luminous », Wellington : Huia publishers,
2007
- « Dark
jelly », Wellington : Huia publishers, 2011
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mise-à-jour : 11 février 2021 |
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