Îles flottantes /
Jean-Luc Cattacin. - Paris : Phébus, 2017. -
171 p. ; 21 cm.
ISBN 978-2-7529-1128-5
|
Deux
îles entre lesquelles se noue un lien énigmatique.
L'une
de ces îles est lointaine autant qu'il est possible,
méconnue,
mystérieuse. L'auteur la désigne par son nom
— ce qui permet de la
situer géographiquement, au cœur de
l'océan Pacifique et d'évoquer
quelques pans d'une histoire incertaine.
La
seconde île est
proche et familière. Son nom n'est pas donné. Le
lecteur
peut donc imaginer où situer ce décor
de vacances
familiales 1
— avec ses
couleurs, ses odeurs, ses bruits, ses protagonistes et ses rites.
L'abus de
substance stupéfiante laisse croire, un instant, que le
défi du
rongo-rongo
pourrait être relevé, mais l'espoir
s'éteint aussi vite
qu'il s'est levé.
1. |
Tentation à laquelle ont
cédé, semble-t-il, de nombreux
lecteurs … |
|
NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Tout a commencé sur l'île où je passe
mes vacances.
Pour une bouchée de pain, j'achète une
étrange
tablette de bois. En voulant comprendre les signes gravés
sur
ses flancs, je rencontre Elizabeth. Il s'agit d'une
écriture, me
dit-elle : le rongo-rongo de l'île de
Pâques.
Plages
immenses et sentiers dans la forêt, odeur de
l'océan et
des immortelles, corps alanguis au soleil : un bel
été commence.
Mais voilà, mon ami Ficelle
doit me rejoindre dans la grande maison sur la dune. Ficelle et ses
très mauvaises habitudes. Ficelle, à qui rien ne
fait
peur. Le genre de garçon qui change le cours de l'histoire.
|
EXTRAIT |
La lecture de Comprendre Pâques m'a
appris de nouvelles choses sur cette île du bout du monde
à laquelle depuis celle où je me trouve je
m'intéresse sans trop savoir pourquoi, si ce n'est que
repose
sur ma table de chevet la tablette de bois qu'on a là-bas
gravée d'une écriture indéchiffrable
au nom
ridicule et qui est arrivée jusqu'ici et m'a fait rencontrer
la
femme de la bibliothèque. Elizabeth. Rongo-rongo. Cette
langue
étrange et le flou qui entoure l'île comme un
brouillard
m'agacent et me fascinent à la fois.
[…]
L'histoire,
en plus d'être triste, est mystérieuse :
chaque
information récoltée suscite de nouvelles
interrogations
et plus j'en sais plus je découvre à quel point
on ignore
encore tout ou presque de cette civilisation du bout du monde. Je
descends. En bas, dans la cuisine, le petit déjeuner se
termine
et ma mère s'apprête à emmener
Grâce et
Stella dire au revoir à madame Verte pendant qu'Arielle et
Paul
bouclent les valises. Ils s'en vont tous ce matin.
Après
leur départ je suis descendu vers les Belles par le chemin
qui
de la terrasse traverse le sein de sable de la dune en fendant le
châle d'herbe marine qui la recouvre. […] Je
m'apprêtais à remonter vers la maison qui
désormais
m'appartenait quand à mi-chemin, sur ma gauche, des cris et
les
teintes vives et mouvantes d'un tissu ont attiré mon regard.
Près du parasol rouge et des parents qui secouent la
tête
et se moquent d'elle la jeune fille d'ordinaire si calme semblait
danser sur place qui agitait en torera son paréo pour
chasser
une abeille en riant et criant à la fois et un instant son
sourire effrayé et le mien se sont croisés dans
le vent
entre nous à mi-chemin.
☐ pp. 51-53 |
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
|
quelques ouvrages sur
l'île d'Oléron |
- Patrice Degryse et Brigitte Robin, « Les salines d'Oléron », Oléron : Les Salines d'Oléron, 2005
- Mélanie Guyard, « L'enfant des tempêtes », Paris : Le Seuil, 2020
- Guy
Kunz-Jacques et Thierry
Guilabert, « Oléron
: encres argentées », St
Jean-d'Angély : Jean-Michel Bordessoules, 2005
- Dominique Meens, « L'île lisible », Paris : P.O.L, 2018
- Marcelle
Tinayre,
« Les
lampes voilées »,
Paris : Calmann Lévy, 1921
|
|
|
mise-à-jour : 17
novembre 2020 |
|
|
|