Le mari de sa femme / Luigi
Pirandello ; trad. de l'italien et avant-propos de Monique
Baccelli. - Paris : Balland, 1986. -
335 p. ; 22 cm.
ISBN 2-7158-0576-4
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : À
la suite du retentissant succès de ses œuvres, une
jeune romancière se voit projetée dans les
milieux littéraires de la capitale et poussée,
malgré elle, vers la
célébrité, secondée par un
mari qui s'improvise le
« manager » de son illustre
épouse et ne recule ni devant le ridicule, ni devant la
bassesse lorsqu'il s'agit de favoriser son ascension afin d'en tirer le
maximum de profit. Silvia Roncella est profondément
troublée par tout ce tapage et par le rôle qu'on
veut lui faire jouer. Avec sa notoriété augmente
son malaise.
La naissance d'un enfant ne
parvient pas à consolider sa précaire entente
avec son pitoyable époux, aussi se laisse-t-elle
entraîner dans une éphémère
aventure avec un autre écrivain qui, lui, est
réduit au silence et à l'isolement par la
tyrannique jalousie de sa maîtresse. À peine
formé, ce second couple se défait, sachant
qu'aucun des partenaires ne réussit à se
délivrer du
« personnage » que les autres lui
ont imposé.
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MONIQUE
BACCELLI :
[…]
En 1911 paraît Suo marito
retraçant l'ascension d'un jeune écrivain de
talent, Silvia Roncella, qui à la suite du succès
retentissant de son premier roman (La maison des nains),
se voit projetée, presque malgré elle, de sa
Sardaigne 1 natale vers la Rome artistique et mondaine. Elle
est secondée par un mari aussi lourdaud qu'ambitieux et
officiellement protégée par le
sénateur Borghi. Mais selon un processus bien pirandellien,
l'apothéose s'achève dans le désordre
et le scandale.
[…]
S'agirait-il d'un roman
à clés ? Quoiqu'il en soit les familiers de
l'Urbs s'empressent d'attribuer des noms et des visages connus aux
personnages fictifs et de relever une surprenante ressemblance entre la
principale héroïne et la
célèbre Grazia Deledda (elle obtiendra le prix
Nobel de littérature en 1926) : comme Roncella c'est
l'exceptionnelle réussite de Anime nude
(1895) qui lui fait quitter la Sardaigne pour la capitale.
[…]
☐
Avant-Propos, pp. 8-9
1. |
Silvia
Roncella, l'héroïne de Pirandello, est originaire
des Pouilles … tandis
que Grazia Deledda, son modèle
présumé, est bien sarde. |
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EXTRAIT |
Il suffisait de prononcer ce nom : Rome,
pour que tout le monde se croie obligé d'admirer et de
s'enthousiasmer. Elle aussi elle avait admiré, certes, mais
avec un sentiment d'infinie tristesse : elle avait
admiré les villas solitaires veillées par leurs
cyprès ; les jardins silencieux du Celio et de
l'Aventin, la tragique solennité des ruines et de certaines
voies antiques comme la voie Appienne, la claire fraîcheur du
Tibre ... Mais elle n'était pas très
séduite par tout ce qu'avaient fait et dit les hommes pour
fabriquer à leurs propres yeux leur propre grandeur. Et
Rome … oui, une prison un peu plus grande,
où les prisonniers paraissaient un peu plus petits et
d'autant plus ridicules qu'ils enflaient davantage leur voix et se
démenaient pour faire des gestes plus larges.
☐ pp. 77-78
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Suo
marito », Firenze : A. Quattrini, 1911
- « Le
mari de sa femme » trad. par Monique Baccelli,
Paris : J'ai lu (Roman, 2283), 1987
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mise-à-jour : 18
novembre 2005 |
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