Kathleen Gyssels

Filles de solitude : essai sur l'identité antillaise dans les (auto-) biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart

L'Harmattan

Paris, 1996

bibliothèque insulaire

      

des femmes et des îles
Guadeloupe
Filles de solitude : essai sur l'identité antillaise dans les (auto-) biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart / Kathleen Gyssels. - Paris : L'Harmattan, 1996. - 436 p. ; 22 cm. - (Critiques littéraires).
ISBN 2-7384-3494-0
Être femme et antillaise, c'est un destin difficile à déchiffrer.

Maryse Condé — cité en épigraphe

NOTE DE L'ÉDITEUR
 :
A travers les romans d'André et de Simone Schwarz-Bart, Filles de Solitude propose une exploration de l'identité antillaise, sujet complexe et évanescent dans la mesure où chacune de ses composantes s'entache du vieux rapport colonisateur/colonisé. Les protagonistes féminins qui peuplent ce corpus d'autant plus intéressant qu'il résulte partiellement d'une co-écriture, évoluent dans une société insulaire où le legs de l'esclavage, de la colonisation et de la départementalisation est patent.

Pour les Schwarz-Bart, une réelle décolonisation ne répond plus aux schémas de la négritude (selon Césaire) et de l'antillanité (selon Glissant) car le maître mot est d'assumer sa créolité. La protagoniste schwart-bartienne « métisse » les nombreuses dichotomies qui sont autant de contraintes à la plénitude identitaire.

Cet ouvrage veut aussi sortir la littérature guadeloupéenne de l'ornière francophone dans laquelle elle restait cloisonnée. Par sa thématique, sa créolisation de la langue dominante et ses formes romanesques, l'écriture schwarz-bartienne sollicite des rapprochements avec d'autres auteurs de l'archipel caraïbe et de l'Amérique noire.

Après des études de philologie romane et de lettres modernes aux universités de Gand et de Lille III, Kathleen Gyssels soutient en 1993 sa thèse de doctorat à l'université de Cergy-Pontoise. Chercheur au Fonds national de la recherche scientifique à l'université d'Anvers (UFSIA), elle consacre ses travaux à la littérature caribéenne, privilégiant les auteurs féminins de la diaspora noire.
EXTRAIT Dans ma conquête du discours métis schwarz-bartien — métis parce qu’il porte l’empreinte de deux identités — le caractère double, aussi embarrassant soit-il aux yeux de plus d’un critique, m’est apparu comme la foncière originalité des auteurs. Celle-ci consiste à répondre uniformément à la question de l’altérité : en démontrant que ce que désire et ce que souffre l’autre est en fin de compte ce que je désire et souffre. D’où le mérite de l’œuvre schwarz-bartienne : « sa " vérité " est plus " universelle " que proprement antillaise » comme le conclut [Bernadette] Cailler pour un autre grand auteur antillais [Edouard Glissant].

Introduction, p. 10
SOMMAIRE
(résumé)
Introduction

Histoire d'outre-mer, histoires d'outre-mères
1- De la Révolution française aux lettres révolutionnaires
2- Le regard de la sœur de Caliban
3- Le “ poteau mitan ” de la famille matrifocale
4- Quelle critique pour quelle littérature ?

Paroleur, paratexte et prologue schwarz-bartiens
1- De la matrifocalité à la focalisation
2- A la périphérie du discours antillais
3- Temps, espace et mythe dans l'incipit schwarz-bartien

Quêtes identitaires, enquête sur l'identité
1- “ Les graines bâtardes ” : Venir au monde aux Antilles
2- “ Le temps du flamboyant ” : Enfance paradisiaque ou cauchemardesque
3- La “ cocotte des Blancs ” et la “ faiseuse de béchamels ” : Domesticité
4- “ L'acomat tombé ” : Le plaçage
5- “ L'acomat redressé ” : Concubinage
6- “ Résolu, l'arbre le plus fort de la forêt ” : Maternage et vieillesse

Conclusion
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Le Folklore et la littérature créole dans l'œuvre de Simone Schwarz-Bart (Guadeloupe) », Bruxelles : Académie royale des sciences d'Outre-mer, 1997
  • « L'exil selon Pineau, récit de vie et autobiographie » in Suzanne Crosta (dir.), Récits de vie de l'Afrique et de la Caraïbe : exil, errance, enracinement, Sainte Foy (Québec) : GRELCA (Essais, 16), 1998
  • « Sages sorcières ? Révision de la mauvaise mère dans Beloved (Toni Morrison), Praisesong for the Widow (Paule Marshall), et Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (Maryse Condé) », New York, Lanham : America university press, 2001
  • « Passes et impasses dans le comparatisme postcolonial caribéen, Cinq études », Paris : Honoré Champion (Bibliothèque de littérature générale et comparée, 86), (décembre) 2010
  • « Marrane et marronne : la co-écriture réversible d'André et de Simone Schwarz-Bart », Amsterdam : Rodopi (Faux titre, 376), 2014
  • André Schwarz-Bart, « Le dernier des Justes », Paris : Seuil, 1959
  • Simone et André Schwarz-Bart, « Un plat de porc aux bananes vertes », Paris : Seuil, 1967
  • André Schwarz-Bart, « La mulâtresse Solitude », Paris : Seuil, 1972
  • Simone Schwarz-Bart, « Pluie et vent sur Télumée Miracle », Paris : Seuil, 1972
  • Simone Schwarz-Bart, « Ti-Jean l'Horizon », Paris : Seuil, 1979
  • Simone Schwarz-Bart et Yann Plougastel, « Nous n'avons pas vu passer les jours », Paris : Grasset, 2019

mise-à-jour : 11 août 2020
   ACCUEIL
   BIBLIOTHÈQUE INSULAIRE
   LETTRES DES ÎLES
   ALBUM : IMAGES DES ÎLES
   ÉVÉNEMENTS

   OPINIONS

   CONTACT


ÉDITEURS
PRESSE
BLOGS
SALONS ET PRIX