« Je suis née
à Nouméa, au bord du plus grand lagon du monde … »
écrit Bernadette
H en ouverture de son autobiographie ; dans ce décor
de rêve, elle a sept ans quand son beau-père commence
à briser son enfance dans un formidable silence.
« Un jour, alors
qu'à l'école on venait de nous apprendre la différence
entre la gentillesse et la méchanceté, j'ai dessiné …
un diable rouge avec des cornes et une queue fourchue, et j'ai
écrit que c'était mon bourreau. Ma maîtresse
n'a pas compris … et le bourreau a été protégé
par ma mère, qui m'a reproché durement d'avoir
insulté son époux. »
Au fil des ans, la violence se
fait ordinaire.
« J'ai fait ma
première tentative de suicide à l'âge de
douze ans et demi. »
Bernadette a treize ans quand
elle est pour la première fois violée par son bourreau.
Le récit se lit comme
une interminable descente aux enfers, jusqu'au sursaut —
chapitre 10 : À la découverte de la
liberté ; 11 : Une autre vie ;
12 : Quête sur moi-même ; 13 :
Sortie de l'enfer ; 14 : Appel à la
justice … À la douleur se mêle l'espoir,
tandis que s'entreprend un lent mais tenace combat pour vaincre
une douleur qui empêche de vivre ; la rédaction
du récit des années vécues sous l'emprise
du soleil noir est l'une des armes de l'auteur, arme qu'elle
met au service d'une cause qui la dépasse : « briser
la loi du silence et provoquer une prise de conscience dans …
la société toute entière, car le mal est
partout, même sur une île paradisiaque ».
Ce témoignage douloureux
et courageux a reçu un accueil très positif en
Nouvelle-Calédonie mais également au Vanuatu ou
en Polynésie française.
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