LES ÎLES MARQUISES DANS LA LUMIÈRE : AVRIL-JUILLET 2016
MISE-À-JOUR : 10 OCTOBRE 2016
Tohua Upeke, Taaoa, Hiva Oa (Marquises)
Tohua Upeke, Taaoa, Hiva Oa (1994)
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MATA HOATA • ARTS ET SOCIÉTÉ AUX ÎLES MARQUISES

Écrivains, peintres, musiciens … Nombreux furent les artistes occidentaux qui s’aventurèrent dès le XIXe siècle dans cet ailleurs lointain, séduits par la culture traditionnelle de l’archipel polynésien. Une esthétique sophistiquée et complexe caractérise alors les arts des îles Marquises, marqués par la prégnance de la figure humaine (mata en langue marquisienne), et en particulier les très grands yeux qui ornent les sculptures et les tatouages.
Si la culture traditionnelle a subi les assauts de l’histoire au contact des Occidentaux à la fin du 
XIXe siècle, elle a réussi à conserver ses principaux codes, jouant d’ingéniosité pour y intégrer en l'adaptant le regard de l’extérieur. Le profond métissage qui en a résulté, particulièrement visible dans l’artisanat commercial fécond à cette période, a permis aux arts marquisiens de survivre. Un tour de force qui a assuré le maintien de la culture traditionnelle mais aussi le renouveau actuel des festivals de danse, des arts traditionnels et la résurgence du tatouage.

MUSÉE DU QUAI BRANLY (Paris) : 12 avril-24 juillet 2016

➝ site internet

catalogue en coédition avec Actes Sud
ANDREAS DETTLOFF

Mata Hoata — l'exposition vise à dévoiler toute la richesse de l'art marquisien, son ouverture au monde et sa capacité à dialoguer avec les courants les plus novateurs de l'art contemporain.
Né en Allemagne, Andreas Dettloff vit à Tahiti depuis une vingtaine d'années ; dans son œuvre, les formes traditionnelles de l'ornementation marquisienne sont confrontées à l'imagerie mondialisée, suscitant, non parfois sans ironie, échos et résonances.
Pour éclairer les enjeux de ce dialogue, la revue culturelle bretonne Hopala accueille, dans son dernier numéro, un entretien d'Andreas Dettloff avec Riccardo Pineri.

➝ site internet de la revue Hopala

Riccardo Pineri a par ailleurs consacré un ouvrage, abondamment illustré, au travail d'Andreas Dettloff :

➝ Riccardo Pineri, « Andreas Dettloff : signes & traces du sacré = Andreas Dettloff : signs & traces of the sacred », Papeete : 'Ura éditions, 2014
HIVA OA (1901-1903) : PAUL GAUGUIN AUX ÎLES MARQUISES

En 1891, à peine arrivé à Tahiti, Gauguin découvre l'art des îles Marquises : il s'enthousiasme et exprime aussitôt le désir de gagner l'archipel pour y poursuivre son œuvre. Il n'y parviendra que dix ans plus tard.

Mais quand il s'installe à Hiva Oa, la société marquisienne est très durement éprouvée par un siècle d'une rude confrontation avec l'occident. La démographie s'effondre ; les traditions sont menacées ; pour beaucoup d'observateurs la fin est proche.

Pourtant, contrairement à ce qu'a cru deviner Victor Segalen, les Marquises n'ont pas été qu'un « décor » aux yeux de Gauguin, et les Marquisiens, ont été pour lui bien plus et bien mieux que des « comparses ».

Sur l'île d'Hiva Oa, durant deux ans (1901-1903), s'est noué un ardent dialogue — ouvert aux enjeux artistiques et à ceux du devenir de la société marquisienne.

Hiva Oa (1901-1903) : Paul Gauguin aux îles Marquises
KARL VON DEN STEINEN : LES MARQUISIENS ET LEUR ART

L'œuvre de Karl von den Steinen (1855-1929) est une référence majeure pour tous ceux qui s'intéressent à la civilisation marquisienne. Au cours d'un séjour de six mois dans l'archipel (août 1897-février 1898), ce médecin allemand qui avait acquis les rudiments de la langue durant la traversée depuis San Francisco a effectué un remarquable travail de collecte de mythes, légendes et traditions ainsi qu'un relevé scrupuleux des diverses formes d'expression artistique, toutes manifestations menacées alors de disparaître sous les coups portés par la colonisation. Publiés en français pour la première fois en 2005, les trois volumes de cette somme viennent d'être opportunément réédités.

Karl von den Steinen, Les Marquisiens et leur art

Non moins essentiel, le volume des contes et légendes recueillis simultanément :


➝ Karl von den Steinen, Mythes Marquisiens
LA LÉGENDE DE TAIKAHANO • HISTOIRE DE NUKU HIVA

Comme tous les insulaires du Pacifique, les Marquisiens sont maîtres dans l'art du langage ; depuis Karl von den Steinen, les chercheurs n'ont cessé de recueillir récits, contes et légendes transmis de génération en génération.
Dans cette publication destinée aux jeunes, Jean Huukena sculpteur à Nuku Hiva raconte une histoire de pêche au requin ; son récit a été adapté par Hélène Guiot et illustré par Catherine Bayle.

La légende de Taikahano
BIBLIOTHÈQUE INSULAIRE : REGARD SUR LES ÎLES MARQUISES

Une bibliographie exhaustive des îles Marquises compterait plusieurs centaines de titres — des milliers en incluant les textes parus dans des publications périodiques. Les récits de voyages y tiennent une place importante, comme les sciences sociales ou naturelles et les textes à visée littéraire (romans, nouvelles, poésie).

Le site des littératures insulaires propose une incursion très sélective dans ce vaste et riche domaine : plus de 70 ouvrages y sont référencés et brièvement présentés (12 avril 2016). Cette ouverture sur la diversité des regards tournés vers le monde marquisien peut aisément se prolonger, grâce à la rubrique « complément bibliographique » qui propose de nombreuses pistes … Enfin, certains des ouvrages présentés sont eux-mêmes enrichis de bibliographies méthodiques qui permettent de poursuivre le voyage littéraire au sein de l'archipel.

➝ Regards sur les îles Marquises