Volpone
/ Stefan Zweig ; traduction inédite de l'allemand
par Aline
Oudoul ; préface de Jérôme
Orsoni. -
Paris : Payot & Rivages, 2014. -
206 p. ;
17 cm. - (Petite bibliothèque, 979).
ISBN
978-2-228-91108-5
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Un riche en
bonne santé joue les mourants pour abuser d'autres riches
dans la Venise du XVIe
siècle. Telle est la trame de ce Volpone
inédit en français, adaptation très
libre de la
célèbre pièce de Ben Jonson. Cette
comédie,
genre inhabituel chez Stefan Zweig, fait un triomphe dès
1925
sur toutes les grandes scènes, de Vienne à
Léningrad, en passant par New York et Paris. Mais si
l'argent
est le ressort du comique de Volpone,
l'auteur de La
Confusion des sentiments
a glissé dans son œuvre d'autres
ingrédients qui
lui donnent une nouvelle dimension, celle d'une farce profonde sur la
manipulation, la recherche de sensations et les faux-semblants. Bref,
sur notre époque.
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… la
bêtise ne se combat pas à proprement parler. Tout
ce qu'il
est possible de faire, c'est d'en reconnaître l'existence,
reconnaître qu'elle commande et organise les transactions
entre
les personnes, les échanges, les flux financiers que
l'information fait circuler avec elle.
☐
Jérôme
Orsoni, Préface,
p. 27 |
En répondant
à un critique qui avait apprécié une
représentation de son Volpone,
Stefan Zweig écrit : « en notre
époque
[1926], être doux est plus qu'une faiblesse, c'est avant tout
de
la lâcheté » 1.
De fait la pièce constitue, sous son éclat et son
apparente légèreté, une violente
charge contre la
cupidité — et la bêtise, qui
pour les uns en
est le moteur et, pour les autres, lui laisse libre cours :
les
voleurs et ceux qu'ils dupent sont renvoyés dos à
dos.
D'ailleurs le mal est contagieux : « Je
deviens
bête moi-même parmi tous ces
crétins ! » 2
1. |
cité
par Jérôme Orsoni, Préface, pp. 16-17 |
2. |
Mosca,
Acte II, Scène première. |
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FLORILÈGE |
Est-il un
vin plus délicieux que celui que l'on boit dans une coupe
volée ?
☐
Volpone,
Acte I, Scène première
|
Les braves
gens finissent à l'hospice et, chez eux, on ne boit pas de
vin aussi bon que dans ma maison.
☐
Volpone,
Acte I, Scène première
|
Ah !
l'argent fait courir les hommes ! Pour ça, ils se
reniflent
le derrière et restent en chaleur toute leur vie !
Celui-ci
vend son fils, et celui-là sa femme ! Ils
vendraient
même Dieu, s'Il leur tombait sous la main, juste pour de
l'argent …
☐
Mosca,
Acte I, Scène 3
|
Travaillez
tout le jour de l'aube au crépuscule, on vous met deux ou
trois
sous dans la main et vous crevez sur le fumier.
☐
Mosca,
Acte I, Scène 3
|
… là
où il y a de l'argent, les sots ne sont pas loin.
☐
Mosca,
Acte II, Scène première
|
Ce serait
un tribunal bien étrange s'il donnait raison aux
honnêtes gens.
☐
Mosca,
Acte II, Scène première
|
Je connais
les lois : il n'y en a aucune qui ne puisse être
contournée.
☐
Voltore,
Acte II, Scène première
|
Dieu
soutient les gens qui ont de l'argent, et ce serait un curieux tribunal
s'il ne rendait pas justice à un riche.
☐
Mosca,
Acte II, Scène première
|
…
on n'a jamais entendu dire qu'il faille prendre de force une femme
à Venise …
☐
Le
chef des sbires, Acte II, Scène 2
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Ben
Jonson, « Volpone, or the fox »,
London : Thomas Thorpe, 1607
- Ben
Jonson, « Volpone, ou le Renard »
trad. et
éd. de Michèle Willems, Paris :
Gallimard (Folio
Théâtre, 171), 2016
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- « Volpone
» eine lieblose Komödie in drei Akten von Ben
Jonson, frei
bearbeitet von Stefan Zweig, Berlin-Wilmersdorf : Felix Bloch,
1925
- « Volpone »
" comédie
de Stefan Zweig, d'après Ben Jonson, adaptée par
Jules Romains ", Les Œuvres libres, 91,
janvier 1929 (pp. 5-82)
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- Stefan
Zweig, « Amok »,
Paris : Stock (Bibliothèque cosmopolite), 1979
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mise-à-jour : 14
novembre 2016 |
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