L'île de Felsenbourg
/ Johann Gottfried Schnabel ; trad. de l'allemand par Michel
Trémousa. - Paris : Fayard, 1997. -
328 p. ; 24 cm.
ISBN 2-213-011801-6
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Les utopies insulaires sont
nombreuses dans la littérature allemande,
et souvent méconnues hors du pays.
Le genre s'est épanoui au XIXe
siècle, notamment sous la plume de Jean-Paul et de Mörike ; avec
L'île de Felsenburg Johann
Gottfried Schnabel (né en 1692, mort après 1760)
apparaît comme un précurseur,
salué comme tel par Oelenschläger
qui donne le nom de Kleinfelsenburg
à son « île
heureuse ».
L'édition originale
de L'île de Felsenbourg est parue en 1731
à Nordhausen ; l'auteur se dissimulait
derrière le pseudonyme de Gisander, et sa
véritable identité ne fut connue qu'en 1880. Le
texte de 1731, ici traduit en français pour
la première fois, eut en Allemagne un
retentissement considérable ; par
la suite, l'auteur proposa, avec un égal
succès, une seconde partie (1732), puis une
troisième (1736) et, enfin, une quatrième (1743).
Toutes connurent, à l'époque, de
multiples rééditions. En 1828, Ludwig Tieck
proposa, sans grand succès, une
« adaptation au goût
du jour » de l'œuvre de Schnabel.
➠ Informations
empruntées à la postface de Michel
Trémousa.
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Véritable best-seller lors de sa parution en Allemagne, en
1731, L'Ile de Felsenbourg n'avait jusqu'ici jamais
été traduit en français. Ce roman
étrange et envoûtant, trop souvent
réduit aux dimensions d'une utopie-robinsonnade, ouvre bien
d'autres perspectives. Organisé autour de la description
sommaire d'une communauté vivant sur l'île de
Felsenbourg selon des principes d'inspiration chrétienne et
« communiste », il est surtout
constitué des récits d'insulaires d'origine
européenne qui ont échoué, au propre
ou au figuré, sur le rivage de ce site enchanteur, quelque
part dans l'Atlantique sud.
Avec ses histoires
réalistes, empreintes de sexualité et de
religiosité, son regard ironique et au fond
désabusé porté sur la condition
humaine, l'auteur a créé une œuvre
forte, inclassable, qui annonce Rousseau, mais dont les racines
plongent dans le baroque. Le ton, alerte, nous entraîne sans
cesse vers de nouveaux épisodes dont le plus long et le plus
attachant est celui d'Albert et Concorde, lesquels, avec leur nombreuse
progéniture, seront à l'origine du peuplement de
l'île.
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EXTRAIT |
Savez-vous, monsieur van
Leuven, que j'ai découvert le beau paradis d'où,
vraisemblablement, Adam et Ève furent chassés par
le chérubin ? Monsieur Albert,
s'écria van Leuven, auriez-vous la
fièvre ? À moins que vous ne
divaguiez ? Non, monsieur,
répliquai-je, je n'ai ni la fièvre, ni le
délire ; permettez-moi seulement de faire un bon
repas accompagné d'un verre de vin, et ce que vous entendrez
de ma bouche ne sera pas un conte fantastique, mais le récit
véridique de tout ce que Dieu et la bonne fortune m'ont
donné à voir.
☐ p. 108
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Wunderliche Fata einiger See-Fahrer (...) »
von Gisandern, Nordhausen : Johann Heinrich Groß,
1731
- « Insel
Felsenburg » éd. par Volker Meid et
Ingeborg Springer-Strand, Stuttgart : Philipp Reclam Jun.,
1979, 1985
- « Insel
Felsenburg : wunderliche Fata einiger
Seefahrer », Frankfurt am Main :
Zweitausendeins, 1997
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- Fritz
Brüggemann, « Utopie und
Robinsonade : Untersuchungen zu Schnabels Insel Felsenburg
(1731-1743) », Weimar : Alexander Duncker (Forschungen zur neueren Literaturgeschichte, 46), 1914 ; Hildesheim :
Gerstenberg, 1978
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mise-à-jour : 3
août 2005 |
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