Guillermo Cabrera Infante

Premières lueurs du jour sous les tropiques

Mille et une Nuits

Paris
, 2003
bibliothèque insulaire

    

Cuba
parutions 2003
Premières lueurs du jour sous les tropiques / Guillermo Cabrera Infante ; trad. de l'espagnol (Cuba) par Alexandra Carrasco. - Paris : Mille et une nuits, 2003. - 173 p. ; 20 cm.
ISBN 2-84205-744-9
NOTE DE L'ÉDITEUR : « Voici l'île, surgissant toujours et encore entre l'océan et le golfe : la voici (…) Elle restera là. Comme l'a dit quelqu'un, cette longue île triste et malheureuse sera encore là après le dernier Indien et après le dernier Espagnol et après le dernier Africain et après le dernier Américain et après le dernier des Cubains, survivant à tous les naufrages et baignée à jamais par le courant du golfe : belle et verte, impérissable, éternelle. »

Depuis la formation géologique de l'île jusqu'à la révolution, en passant par la conquête, la colonisation, la guerre d'indépendance et la dictature de Batista, les images de l'histoire de Cuba défilent comme dans un diaporama. Au milieu de simples paysans assassinés ou de femmes en deuil, on reconnaît derrière tel ou tel comandante le Che déguisé en géologue étranger, Cienfuegos avec son chapeau de cowboy, et même Fidel Castro …

Écrit en 1974, Premières lueurs du jour sous les tropiques compose une histoire de l'île par fragments, descriptions de gravures et de scènes saisies sur le vif : l'exécution d'un Indien, un esclave noir poursuivi par des chiens, une partie d'échecs en pleine guerre, le naufrage d'un radeau qui voulait atteindre la Floride … Autant d'instants dramatiques, parfois cocasses, qui nous font sentir toute l'essence de la cubanité.

Guillermo Cabrera Infante (né en 1929 à Cuba, mort en exil à Londres le 21 février 2005) s'est imposé en France avec son roman Trois Tristes Tigres (Prix du meilleur livre étranger 1970). En 1997, il a reçu en Espagne le prix Cervantès, le plus prestigieux pour les littératures hispaniques modernes.
EXTRAIT    Tard dans la nuit, les voitures de distribution de lait filent à travers la ville. À l'aube, on dirait que les rues, la ville leur appartient. Elles traversent ruelles et avenues à une allure constante, sans s'arrêter et bien souvent tous phares éteints. Mais l'une d'elles ne distribue pas de lait. C'est sans doute la plus prudente, elle roule doucement, feux allumés, elle fait des signes à chaque carrefour. C'est peut-être celle qui est tirée par un cheval et qui sillonne toute la ville entre minuit et six heures. Personne n'en sait rien. Tout le monde parle de la voiture du laitier, mais personne ne la connaît. On dit qu'elle sort du sous-sol d'un poste de police et qu'elle transporte un mort — ou deux, ou trois, ou plus. Le mort est toujours un prisonnier politique et avec un peu de chance, il a été tué rapidement. D'autres sont préalablement torturés et leurs parents ont du mal à les identifier à la morgue.

p. 111
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Vista del amanecer en el Trópico », Barcelona : Seix Barral (Biblioteca breve), 1974

mise-à-jour : 20 octobre 2009

   ACCUEIL
   BIBLIOTHÈQUE INSULAIRE
   LETTRES DES ÎLES
   ALBUM : IMAGES DES ÎLES
   ÉVÉNEMENTS

   OPINIONS

   CONTACT


ÉDITEURS
PRESSE
BLOGS
SALONS ET PRIX