Augusta Volz

Au son du gamelan

Éd. Kergour

Paris, 1999
bibliothèque insulaire
   
île-prison
regards sur l'Insulinde
Autour du Japon
parutions 1999
Au son du gamelan / Augusta Volz. - Paris : Kergour, 1999. - 218 p.-[32] p. de pl. ; 24 cm.
ISBN 2-912891-39-6
NOTE DE L'ÉDITEUR : Sonia grandit en Hollande au sein d'un clan ouvert depuis toujours sur le grand-large. Elle rejoindra Java en 1939. Elle y retrouvera ses racines au milieu d'une famille, qui au cours des deux derniers siècles, s'est imprégnée de culture javanaise et, bien sûr sans le savoir, y vivra, au son du gamelan, les derniers mois du régime colonial.

Décembre 1941, Pearl Harbour : la flotte japonaise détruit la flotte américaine du Pacifique. C'est la guerre et l'avalanche japonaise : les Philippines, la Thaïlande, la Malaisie sont conquises, Singapour tombe et à son tour Java est envahie.

A la fin 1942 Sonia est internée par les japonais dans un camp de concentration pour femmes et enfants. Brimades quotidiennes, punitions impitoyables, la faim toujours présente … et puis la mort de toutes celles qui abandonnent l'espoir. Et toujours au loin le son rythmé du gamelan venant des villages voisins.

Sonia tiendra, elle survivra et en 1945, aprés la capitulation japonaise, ne sera libérée que pour être confrontée à la population javanaise soulevée contre ses anciens colonisateurs. Elle échappera aux massacres et sera rapatriée sur Singapour par les troupes anglaises d'intervention.
              
A quinze ans l'auteur, née en Hollande, a été pendant deux ans et demi internée dans des camps de concentration à Java. Aprés la capitulation japonaise, en 1945, elle échappe aux tueries qui accompagneront la révolte du peuple indonésien contre ses anciens maîtres hollandais. Rapatriée aux Pays-Bas, elle part en France en 1952, s'y marie et devient Française. Depuis, elle vit en France, d'abord à Paris et ensuite en Provence.

PIERRE-ROBERT LECLERCQ : Orchestre composé de gongs, xylophones et tambours, le gamelan rythme ce roman proche de la chronique.

L'auteur, française née hollandaise, raconte les camps de la mort japonais. C'est en effet à la suite de leurs victoires dans le Pacifique que les alliés de Hitler firent subir l'enfer aux Hollandais des îles.

Lesquels, libérés en 1945, seront alors victimes d'autres massacres perpétrés par les Indonésiens qui, pour se délivrer du colonisateur anglais, se déchaînent contre tout ce qui est européen.

Cette part de l'histoire méconnue commence comme une saga familiale et se poursuit dans l'horreur. Se gardant de toute haine, décrivant les geôliers et l'alternance inexplicable de violences et de clémences, Augusta Volz mène avec un simple et efficace talent d'écriture un récit qu'illustre une impressionnante iconographie.

Le Monde des livres, 18 février 2000

EXTRAIT Mes liens avec Java constituent la trame de ce récit. J'ai voulu raconter l'histoire de ces familles européennes, fixées en Indonésie depuis plusieurs siècles, qui avaient fait souche à Java où elles s'étaient souvent métissées. Après avoir subi l'occupation japonaise de 1942 à 1945, elles ont été victimes de la révolte sanglante des indépendantistes indonésiens et elles ont dû quitter un pays qu'elles aimaient et où elles se sentaient chez elles.

J'ai aussi voulu raconter l'histoire de ces femmes hollandaises que, dans toute l'Indonésie, les Japonais ont internées dans des camps où elles ont passé parfois presque trois ans. C'est avec elles que j'ai voulu partager la mémoire de cette période à travers les souvenirs d'une jeune détenue.

J'ai voulu dire la vérité des choses et si j'ai choisi en partie la forme romanesque, c'est précisément pour me permettre de mieux cerner la vérité. En racontant les années que Sonia a passées dans un camp, je n'ai pas cessé de penser aux femmes courageuses qui faisaient des efforts surhumains pour survivre avec neuf cents calories par jour, aux enfants et aux vieillards qui ont succombé.

Au total, les Japonais ont enfermé cent mille prisonniers civils — Néerlandais et autres ressortissants blancs des pays alliés — dans des camps d'internement en Insulinde. À la fin de la guerre, vingt et un mille étaient morts. Sur l'île de Java seulement, cinquante-quatre mille femmes et enfants étaient prisonniers dans les camps et plus de huit mille sont morts en détention.

C'est à nous qui avons survécu de garder vivante la mémoire de ces années et de la transmettre aux générations suivantes. Non seulement au nom de celles qui ne peuvent plus parler, mais aussi en notre nom propre. C'est ce qui nous permettra de vivre sans haine ni amertume.

Avant-propos, pp. 9-10

mise-à-jour : 12 avril 2017

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