Voyage de Pyrard de Laval aux
Indes Orientales (1601-1611) [...] / établissement du texte
et notes de Xavier de Castro ; préface de
Geneviève Bouchon ; suivi en annexe de La
relation du voyage des Français à Sumatra
de François Martin de Vitré. - Paris :
Chandeigne, 1998. - 2 vol. (1021 p.) :
ill. ; 22 cm. - (Magellane).
ISBN 2-906462-50-0
|
NOTE
DE L'ÉDITEUR : Parti le 18
mai 1601 de Saint-Malo, le marchand François Pyrard
(1578-1621), de la ville de Laval, fait naufrage sur les atolls des
Maldives au terme d'un terrible voyage. Il y est retenu prisonnier cinq
ans, avant de regagner la côte indienne et les comptoirs
portugais.
Après un long
séjour dans la ville de Goa, capitale de l'empire lusitanien
en Orient, alors au faîte de sa puissance, il s'embarque
comme soldat sur un navire de guerre : il passe ainsi par
Ceylan, le Bengale et l'archipel de la Sonde. De retour à
Goa, il est emmené sur une caraque portugaise pour
être jugé comme espion à Lisbonne. Les
fortunes de mer et les tempêtes détournent sa
route sur São Salvador de Bahia, au Brésil, puis
le mènent en Galice ; de là il regagne
sain et sauf la ville de La Rochelle où il accoste le 5
février 1611.
Le Voyage de Pyrard de Laval, premier récit
français sur les Indes, est un grand classique de la
littérature de voyage
— l'équivalent pour la France de la Pérégrination
de Fernão Mendes Pinto pour le Portugal. C'est une source
historique et ethnographique de toute première importance
sur les Indes orientales de l'époque
— l'unique pour les Maldives qui font l'objet
à elles seules de 19 chapitres du premier
volume — ainsi qu'une mine d'informations et
d'anecdotes sur l'Inde portugaise, largement exploitée par
la suite, voire pillée, par nombre d'écrivains
voyageurs.
En annexe, le livre offre la
relation de François Martin, marchand de Vitré,
qui partit de conserve avec Pyrard et assista à son
naufrage. Il parvint à Sumatra en 1602 et regagna la France
dès 1603. Son récit comporte le premier
traité sur le scorbut.
|
SOPHIE
LINON-CHIPON :
[…]
L'expérience
de Pyrard, victime de circonstances tragiques, a
l'originalité
d'être devenue individuelle. L'entreprise marchande s'est
transformée en lutte pour la survie. Ainsi, le message que
délivre Pyrard à ses successeurs est
double : pour
qu'un voyage réussisse, il faut nécessairement
que d'une
part l'équipage, les hommes comme le navire, soient en
mesure de
faire face aux périls de la navigation et que d'autre part
les
aventuriers acceptent l'idée de l'intégration,
notamment
par l'apprentissage de la langue. Pour cela il faudra
améliorer
les repérages géographiques et l'état
des cartes
dont on déplore bien souvent l'incertitude. Il conviendra
également de modifier l'état d'esprit des
voyageurs qui
se rendent aux Indes orientales, lequel se réduit
à une
seule préoccupation : faire fortune !
[…]
☐ « Autour de
François Pyrard de Laval », CRLV, 19
février 2002 [en
ligne]
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- François
Pyrard, « Discours du voyage des François
aux Indes Orientales, ensemble des divers accidens, adventures et
dangers de l'auteur en plusieurs royaumes des Indes et du
séjour qu'il y a fait par dix ans, depuis l'an 1601 jusques
en cette année 1611 […] »,
Paris : David Le Clerc, 1611
- « Voyage
de François Pyrard de Laval contenant sa navigation aux
Indes
Orientales, aux Moluques & au
Brésil (…) »,
Paris : Samuel
Thiboust et Rémy Dallin, 1615
- « Voyage
de François Pyrard, de Laval contenant sa
navigation aux
Indes Orientales, Maldives, Moluques,
Brésil (…) »
troisième et
dernière édition revue, corrigée
&
augmentée (…), Paris : Samuel Thiboust
et veuve
Rémy Dallin, 1619
|
→ Devika Vijayan,
« Écriture à quatre
mains : le cas de
François Pyrard de Laval et Jean
Thévenot », Convergences francophones,
5-1, 2017, pp. 7-18 [en
ligne]
|
|
|
mise-à-jour : 7 mai
2019 |
|
|
|