Au nom du Japon /
Onoda Hirō ; trad. du japonais par Sébastien
Kaiser. - Paris : La Manufacture de livres, 2020. -
316 p.-[8] p. de pl. :
ill. ; 20 cm.
ISBN 978-2-35887-268-3
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
1945. La guerre est terminée, l'armistice est signé. Mais
à ce moment précis, le jeune lieutenant Hirō Onoda 1,
formé aux techniques de guérilla, est au cœur de la
jungle sur l'île de Lubang 2 dans les Philippines. Avec trois
autres hommes, il s'est retrouvé isolé des troupes
à l'issue des combats. Toute communication avec le reste du
monde est coupée, les quatre Japonais sont cachés,
prêts à se battre sans savoir que la paix est
signée.
Au fil des années, les compagnons d'Hirō
Onoda disparaitront et il demeurera, seul, guérillero
isolé en territoire philippin, incapable d'accepter
l'idée inconcevable que les Japonais se soient rendus. Pendant
29 ans, il survit dans la jungle. Pendant 29 ans il attend les ordres
et il garde sa position. Pendant 29 ans, il mène sa guerre, au
nom du Japon.
Ce récit incroyable est son histoire pour
la première fois traduite en français. Une histoire
d'honneur et d'engagement sans limite, de foi en l'âme
supérieure d'une nation, une histoire de folie et de survie. 1. | Hirō Onoda est “ né en 1922 à Kainan, dans la préfecture de Wakayama. ” — Au nom du Japon, p. 23 | 2. | “ Lubang
est une île longue et étroite, s'étendant sur
environ dix kilomètres du nord au sud et trente d'est en
ouest. ” — p. 75 |
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SÉBASTIEN KAISER : […]
Récit,
journal, mémoires, uchronie, traité d'engagement physique
et spirituel foulant aux pieds le désespoir, manuel de
transcendance, d'obstination et de stricte folie raisonnée, Au nom du Japon est
surtout une plongée au cœur de la construction d'une
dystopie totale, mondiale, effrayante de logique et de
perspicacité, qui permit à un homme de survivre dans la
jungle d'une île des Philippines, envers et contre l'histoire
faite de propagande et de contre-propagande : une forme de guerre
qui fait toujours rage de nos jours […].
Hirō Onoda est mort à Tōkyō le 16 janvier 2014, à l'âge de quatre-vingt-onze ans.
☐ Préface, pp. 11-12
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EXTRAIT |
Je
tenais un genre de calendrier, qui après trente années ne
s'est révélé avoir que six jours de
décalage avec le calendrier réel. Le mien était
principalement basé sur ma mémoire et la vitesse à
laquelle nous consommions notre nourriture, mais je me
référais régulièrement à la lune.
Par exemple, si je ramassais dix noix de coco le premier jour du mois
et que j'en mangeais une par jour, la dernière noix de coco
serait mangée le dix du mois. Après avoir fait ce calcul,
je regardais la lune et vérifiais qu'elle avait la taille
correspondant à ce jour précis.
Lorsque les
unités de recherche nous traquaient et que nous étions en
déplacement chaque jour, j'avait tendance à perdre le
compte des dates. Lorsque cela se produisait, je regardais d'abord la
lune, puis j'essayais, en consultation avec Kozuka, de
déterminer combien de jours s'étaient
écoulés depuis la dernière date connue.
La
lune était également notre amie, parce que
généralement nous nous déplacions d'un campement
au suivant durant la nuit. Kozuka répétait souvent :
“ La lune n'appartient à aucun camp, pas vrai ?
Si seulement les habitants de l'île étaient comme
elle ! ”
☐ p. 211 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Waga ruban shima no 30-nen sensō », Tōkyō :
Kōdansha international, [1974]
- «
Au nom du Japon », Paris : Le Livre de
poche (Documents), 2021
|
- Bernard
Cendron et Gérard Chenu,
« Onoda : seul en guerre dans la jungle,
1944-1974 », Paris : Arthaud, 2020
- Werner
Herzog, « Le crépuscule du
monde », Paris : Séguier, 2022
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mise-à-jour : 11 avril 2022 |
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