Microcosmes / Claudio
Magris ; trad. de l'italien par Jean et Marie-Noëlle
Pastureau. - Paris : Gallimard, 1998. -
272 p. ; 22 cm. - (L'Arpenteur).
ISBN 2-07-075033-7
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LIRE, 1er novembre
1998 :
Après la lente descente de Danube, Claudio
Magris publie
(…) Microcosmes,
un
livre plus circulaire, aux lieux achevés, aux terres
concises : des
fragments de colline turinoise, de jardin public, de lagune, de
montagne et de café comme le San Marco,
célèbre à Trieste. Un paysage
du souvenir pour bâtir l'identité de
l'écrivain.
[…]
LIRE : |
Pourriez-vous vivre dans l'un de ces
“ microcosmes ” et si c'est le
cas, lequel ? |
CLAUDIO
MAGRIS : |
Non,
car mes amis finiraient par me manquer. Mais, à choisir,
j'opterais pour les îles croates de Cres et de Losinj. |
[…]
➝ texte intégral de
l'entretien [en
ligne]
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Tour à tour
vénitiennes, autrichiennes, italiennes, yougoslaves, croates
aujourd'hui, les îles du golfe du Kvarner au sud de Rijeka
(Fiume) sont plus qu'une frontière convoitée
entre deux mondes : la Mitteleuropa et le Sud ; elles sont
autant de scènes épuisées de soleil,
bousculées par la bora, où
l'émerveillement d'être au monde est garant de
formidables désillusions — prix
à payer pour la certitude d'être fils de
roi.
Claudio Magris dévoile quelques pans d'une histoire
où Jason a sa place, tout comme Circé
à Lussino (Losinj) ; un monde où
l'utopie communiste des Monfalconais agonise dans le goulag titiste de Goli Otok, l'île
nue.
❙ |
Claudio Magris est né à
Trieste en 1939. Outre des nouvelles, des chroniques et des articles
critiques parus dans La
Nouvelle Revue Française, Europe et La Règle du jeu,
une part importante de son œuvre est désormais
disponible en français : Enquête sur un sabre,
Danube, Trieste, une identité de frontière
(en collaboration avec Angelo Ara), Le Mythe et l'Empire, Une autre
mer, Stadelmann, … |
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EXTRAITS |
Tout
endroit peut être le centre du monde. A Miholascica il n'y a
presque rien ; c'est peut-être pour ça qu'on peut
s'y sentir au centre de ce monde fait de grands vides et d'ouvertures,
de vent et de lumière, d'horizons violets dans lesquels le
soir, en montant lentement comme une marée, engloutit les
contours d'une île.
☐ p. 160
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La
brève distance qui sépare les gens de Canidole de
ceux de Lussino est plus grande que les centaines ou les milliers de
kilomètres qu'il y a entre Lussino et Munich ou New York,
parce qu'elle implique un éloignement dans le temps, qui
sera bientôt effacé par l'extinction totale de ses
habitants, comme sur l'îlot voisin, Canidole Piccola, Male
Srakane, désormais désert. La mort fera de
Canidole une île comme les autres, merveilleuse avec
l'indicible couleur de sa mer, but d'une promenade de quelques heures
pour les touristes, et insérée dans
l'organisation du monde et de l'été.
☐ pp. 164-165
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Microcosmi »,
Milano : Garzanti, 1997
- « Microcosmes »,
Paris : Gallimard (Folio, 3365), 2000
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mise-à-jour : 18
juillet 2016 |
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