Graine de France / Geoff
Cush ; trad. de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par
Pierre Furlan. - Arles : Actes sud, 2004. -
301 p. ; 22 cm. - (Antipodes).
ISBN 2-7427-5244-7
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Le
lieutenant Verdier, en poste à la Nouvelle-Lyon, en
Nouvelle-Zélande, dans les années 1930, est non
seulement responsable des véhicules motorisés de
ce protectorat français, mais fanatique de moto et
porté sur le Pernod et les femmes —
mariées de préférence et dont les
maris, riches colons, sont en voyage d'affaires au Tonkin ou
à Paris. Un nouveau
résident-général étant
nommé, Verdier est chargé d'aller à
Wellington chercher le dernier modèle de Citroën
commandé pour le maître des lieux. Wellington est
alors (fantaisie de l'auteur oblige) une ville franche que les Anglais
ont conservée faute d'avoir pu coloniser les premiers le
Pays du Long Nuage Blanc.
Après un
échange de piques entre mangeurs de grenouilles et buveurs
de thé dans les bureaux des douanes et d'assurance de
Wellington, Verdier prend enfin le volant et fonce sur les pistes quasi
désertes de l'île immense, s'amusant à
en sortir pour aller se planter dans le sable, lui qui après
une décevante expérience de communication avec
les indigènes au Maroc, aimerait avoir un meilleur contact
avec les Maoris. L'occasion va lui être donnée de
les approcher de près puisque, lors d'un arrêt
pour la nuit dans une auberge, la voiture est volée, et
Verdier, sans trop savoir pourquoi, s'enfonce dans
l'intérieur du Parc national que les colons ont
concédé aux indigènes.
Il y rencontre Marama,
institutrice câline puis révoltée, le
père Claude, missionnaire qui ferme les yeux sur le
paganisme latent, et, surtout, Totoko, ex-amant de Marama, mouton noir
de sa communauté du fait de sa violence. En leur compagnie
— et en celle du cannabis et de l'absinthe — il
retourne lentement à l'état sauvage, avec des
velléités rousseauistes sans illusion.
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ALEXANDRE
FILLON : Natif de Christchurch, dans
l'île du Sud, Geoff Cush débuta sa
carrière d'écrivain en 1987, avec un premier
roman, God Help the Queen, qui ne parvint
malheureusement jamais jusqu'à nous. En 2004, le public
français put se faire une idée de son talent
lorsque Actes Sud fit paraître Son of France,
rebaptisé Graine de France. Fils d'un
officier de la marine de guerre britannique ayant
émigré en Nouvelle-Zélande
après la Seconde Guerre mondiale et d'une mère
d'origine écossaise, le francophile Cush s'y montrait fort
habile pour un genre littéraire exigeant,
l' « uchronie ».
[...] Car chez Cush, la Nouvelle-Zélande des
années 1930 n'est autre qu'une colonie française
où le Pernod coule à flot dans les
bistrots ...
Apôtre d'une mission
civilisatrice d'envergure, Verdier va être muté
à la capitale, la Nouvelle-Lyon, où ses
compétences en matière de véhicules
à moteur vont lui permettre de conduire la voiture du
« résident
général ». Avant cela, il doit
faire escale à Wellington, port franc où l'on ne
considère pas qu'il y a du vent s'il ne souffle pas du sud.
Là, il récupère son outil de travail.
Au volant d'une rutilante Citroën […] il
découvre un pays étroit constitué de
« deux côtes furieuses sans continent
entre elles ». Le malheureux n'est pas au bout de
ses peines ...
Prix Popai de
Nouvelle-Calédonie en 2005, Graine de France
parvient à divertir tout en affrontant des questions graves,
telle celle de l'impossible union entre colonisateurs et
colonisés.
[…]
→
« Geoff
Cush : le francophile des antipodes »,
Lire, 350, novembre 2006 [en
ligne]
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Son
of France », Auckland : Vintage, 2002
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- « La
Chute de la Nouvelle-Lyon » extrait du roman en
cours – Le
Royaume des biscuits (The kingdom of Biscuits) –
traduit par Elsa Thual, in Douze
écrivains néo-zélandais, anthologie
présentée par Pierre Furlan, Sabine Wespieser (Les Belles Étrangères), 2006
|
- Alan Duff, « Les âmes
brisées » trad. de l'anglais
(Nouvelle-Zélande) par Pierre Furlan, Arles : Actes
Sud (Antipodes), 2000
- Richard
Flanagan, « Désirer »
trad. de l'anglais (Australie) par Pierre Furlan, Paris : Belfond, 2010
- Janet Frame,
« Les Carpates » trad. de
l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Pierre Furlan,
Noville-sur-Mehaigne (Belgique) : Esperluète, 2021
- Pierre
Furlan, « Paekakariki »,
Noville-sur-Mehaigne (Belgique) : Esperluète, 2011
- Pierre
Furlan, « Le
rêve du collectionneur », Papeete : Au Vent des îles, 2009
- Pierre
Furlan (éd.), « Écrivains de
Nouvelle Zélande », Europe,
931-932, novembre-décembre 2006
- Pierre Furlan,
« Le
livre des îles noires : vies de
Fletcher », Papeete : Au Vent des
îles, 2018
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mise-à-jour : 5 février 2021 |
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