NOTE DE L'ÉDITEUR : Capitaine des hauts-fonds c'est, à travers ceux qui les ont visitées, colonisées et aimées, l'histoire des îles de la Madeleine. Une histoire de patience, de ténacité, de travail, de courage quotidien. Une longue histoire de mer et de brume, de pêches et de naufrages ...

Des Vikings à nos jours, en passant par Cartier, la Conquête, les pérégrinations des Acadiens et les seigneurs tyrans, Frédéric Landry témoigne de l'enracinement du peuple acadien aux îles de la Madeleine. Issu d'une lignée de capitaines, marin lui-même, directeur du Musée de la Mer, il nous parle avec amour des Madelinots, ces capitaines des hauts-fonds.

EXTRAIT

Le 16 juin [1534], Cartier quitta cette terre « mal rabotée » qu'est la Côte Nord [de Terre-Neuve] et fit route « sur le su », il navigua alors dans le golfe Saint-Laurent, en longeant la côte occidentale de Terre-Neuve. À la hauteur du 48e parallèle, il vira à l'ouest et les premières îles qu'il rencontra furent les rochers aux Oiseaux : « icelles îles étaient aussi pleines de oiseaux que un pré de herbe ». Il constata que la plus grande était pleine de « Margaux » (fous de bassan) et que dans l'autre il y avait aussi des « Godets » (genre de macareux). Il trouva également des « Apponats » (pingouins). « Nous descendîmes au bas de la plus petite et tuâmes de godets et de apponats, plus de mille, et en prîmes en nos barques ce que nous en voulûmes. » Il baptisa les rochers « Îles de Margaux ». Cartier signale la présence de trois rochers émergeant des flots. Champlain sera très surpris de n'en trouver que deux en 1626. Aujourd'hui il n'y en a encore que deux, mais pour combien de temps ? ☐ p. 26