Œuvres /
Friedrich Hölderlin ; trad. de l'allemand par Michel
Deguy, André Du Bouchet, François
Fédier, Philippe Jaccottet, Denise Naville, Gustave Roud,
Robert Rovini et Jean Tardieu ; éd.
publiée sous la dir. de Philippe Jaccottet. -
Paris : Gallimard, 1967. - XXVI-1270 p. ;
18 cm. - (Bibliothèque de la Pléiade,
191).
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NOTE
DE L'ÉDITEUR
: Pour
la première fois se trouve rassemblé dans ce
volume, en
traduction française, l'essentiel de l'œuvre d'un
poète actuel entre tous. Soit : la
totalité de ses
Lettres, les trois états et les plans de sa
tragédie
inachevée, Empédocle,
son roman, Hypérion,
précédé de son ébauche la
plus accomplie,
la totalité de ses Essais achevés ou
inachevés.
L'éditeur ne s'est permis de procéder
à un choix
que dans l'œuvre poétique antérieure
à 1800
et dans celle des dernières années (largement
représentées toutes deux
néanmoins) ; en
revanche, il n'est pas un plan, pas un fragment, à plus
forte
raison pas un poèmes achevé des années
suprêmes (1800-1806) qui ait été
écarté, à l'exception des variantes.
L'édition
groupe cet ensemble de textes (dont un grand nombre était
inédit en français) selon un plan chronologique
inspiré de l'édition de Hellingrath, en cinq
périodes : Années d'études,
Hypérion,
Empédocle, Grands poèmes, Dernières
années ; elle est conçue, dans son ordre
comme dans
son appareil critique, pour permettre au lecteur l'accès le
plus
naturel à une œuvre dont le
développement est
profondément organique. Le texte lui-même est
fondé, sauf exceptions signalées en notes, sur
l'édition la plus récente, celle de Fr. Beissner.
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SOMMAIRE
(résumé) |
Avant-propos, par Philippe Jaccottet
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ANNÉES
D'ÉTUDES
(1784-1793)
POÈMES (traduction par Philippe Jaccottet)
LETTRES (traduction par Denis Naville) |
PÉRIODE
D'HYPÉRION
(1794-1798)
POÈMES (traduction par Philippe Jaccottet et Gustave Roud)
HYPÉRION (traduction par Philippe Jaccottet)
Fragment Thalia
Hypérion ou
l'Ermite de Grèce
ESSAIS (traduction par
Denise Naville)
LETTRES (traduction par Denis Naville) |
PÉRIODE
D'EMPÉDOCLE
(1798-1800)
POÈMES (traduction par Philippe Jaccottet)
…
Empédocle
…
EMPÉDOCLE
(traduction par Robert Rovini)
La mort d'Empédocle,
première version
La mort
d'Empédocle, deuxième version
La mort
d'Empédocle, troisième version
…
ESSAIS (traduction par
Denise Naville)
LETTRES (traduction par Denise Naville) |
PÉRIODE
DES GRANDS POÈMES
(1800-1806)
ODES
ÉLÉGIES
POÈMES ISOLÉS
L'Archipel (traduction par Jean Tardieu)
…
HYMNES
…
Patmos (traduction par
Gustave Roud)
Patmos, fragment
tardif (traduction par Gustave Roud)
…
HYMNES EN ESQUISSE
PLANS ET FRAGMENTS
EN BLEU ADORABLE (traduction par André du Bouchet)
ESSAIS
LETTRES (traduction par Denise Naville) |
DERNIÈRES
ANNÉES
(1807-1843)
POÈMES
LETTRES (traduction par Denise Naville) |
Documents
Notes
Bibliographie succinte |
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ERNST
JÜNGER :
Là-bas, le vapeur de midi gagnait maintenant vers
l'île de Lesina ; il paraissait à peine
plus grand que le bateau qui passa, portant Ulysse
enchaîné, devant le rivage des sirènes.
Le merveilleux, notre intimité avec lui est à ce
point profonde qu'il n'éveille en nous nul
étonnement. La joie singulière, que ses images
nous réservent, vient d'une présence
où nous voyons confirmée la
réalité de nos rêves. Comment
Hölderlin, loin des parages où
s'ébattent les dauphins, eût-il sinon reconnu,
dans sa plus secrète signification,
l'impérissable beauté du monde des îles
?
Alle leben sie noch, die Heroenmütter,
die Inseln,
Blühend von Jahr zù Jahr …
☐
Séjour dalmate, in « Voyage atlantique »,
pp. 97-98
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EXTRAIT |
L'ARCHIPEL
[…]
Père Archipel ! me voici
près de toi saluant ton repos !
Car tu vis, ô Puissant ! et
toujours sans vieillir tu reposes dans l'ombre
De tes monts, comme alors, et toujours étreignant de tes
bras de jeune homme
La terre que tes vagues entourent, le pays ravissant de tes filles.
Pas une île perdue ! Oh, pas une des fleurs de tes
eaux n'est perdue !
Crète est debout et Salamine a reverdi, et, sous la lueur
des lauriers
Ornée d'une auréole de rayons, à
l'heure où s'enflamme l'aurore,
Délos élève son front
inspiré ! Et Ténos et Chios
Regorgent de fruits empourprés, et, du haut de ses collines
ivres,
La boisson de Cypros ruisselle, et, sur les pentes de Kalauria
Comme alors, les ruisseaux argentés gagnent l'onde
ancestrale du Père !
Toutes sont là, les îles, les mères
immortelles des Héros.
Les printemps successifs voient leurs fleurs ; mais au temps
où du fond de l'abîme
La flamme de la nuit, l'ouragan souterrain
déchaînant sa fureur,
Saisissait tout à coup l'une d'elles et jetait dans
ton sein la mourante,
Tu restais patient et divin, car ta face impassible aura vu
Plus d'un monde apparaître et sombrer sur les
gouffres remplis de ténèbres.
[…]
☐ Poèmes
isolés, trad. par Jean Tardieu,
pp. 823-824
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Hypérion »,
Paris : Gallimard (Poésie, 86), 1973
- « Odes,
Élégies, Hymnes »,
Paris : Gallimard (Poésie, 272), 2019
- « Emilie
vor ihrem Brauttag = Emilie à la veille de ses
noces », in Marie-Jean Vinciguerra, Hölderlin et Paoli,
Basti : Materia scritta
(Libelle), 2006
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- Lito
Ioakimidou, « Patmos entre la
révélation du
sacré et l'opacité du quotidien :
Hölderlin,
Papaditsas, Lorand Gaspar » in Poésie et
insularité
textes réunis et édités par Gregory
Lee,
Lyon : Université Jean Moulin Lyon 3
(Transtext(e)s
Transcultures, Journal of global cultural studies, HS), 2008
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mise-à-jour : 26
février 2021 |
Le poète Philippe
Jaccottet,
mort le 25 février 2021,
était également un magnifique traducteur. |
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