Venise et la mer, XIIe-XVIIIe
siècle / Jean-Claude Hocquet. - Paris : Fayard,
2006. - 508 p. : ill. ; 24 cm.
ISBN 2-213-63089-5
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JEAN-CLAUDE
HOCQUET
: […]
Toutes les études
ici rassemblées pour créer un nouveau livre ont
en commun de traiter de l'économie maritime d'une des plus
grandes villes marchandes qui ait jamais fleuri de par le monde, la
première sans doute, la plus belle incontestablement.
[…]
La troisième partie, Venise
et les îles 1, comprend deux études, la
première se veut une réflexion sur l'histoire
méditerranéenne de Venise, d'abord la
construction en Orient d'un empire commercial chargé de
favoriser le commerce maritime en offrant des relais aux produits et
à la navigation, puis sa destruction progressive sous les
coups de boutoir turcs, la République ménageant
son puissant voisin qui contrôle les routes donnant
accès aux marchés orientaux qui continuent
d'attirer le négoce vénitien. L'autre chapitre se
place résolument dans une perspective différente,
non plus apprécier la place de la mer, vue d'un campanile
vénitien ou des fenêtres du palais des Doges,
comme instrument de puissance, mais tenter d'appréhender,
d'une île éloignée, les heurs et
malheurs de la navigation vénitienne. J'aurais pu choisir
Chypre, l'île du sel, du coton et du sucre, indispensable
relais des navigations vénitiennes en Orient, mais Ibiza 2 me paraissait plus à même
d'apporter un correctif utile à l'image d'une Venise
uniquement tournée vers l'Orient.
[…]
☐ Introduction, pp. 10-11
1. |
Ch. VIII : Flux
et reflux dans le Levant (pp. 311-326) ;
Ch. IX : Ibiza et la compétition
commerciale (pp. 327-373) ; Conclusion
(pp. 374-376). |
2. |
« […] son port
se trouve à 100 milles de Valence et Alicante, à
70 milles de Palma de Majorque, à égale distance,
150 milles, de Barcelone et d'Alger ; l'île est
placée sur la route maritime joignant Trapani à
Cagliari puis à Palma et, au-delà d'Ibiza,
à Alicante, Carthagène, Almería,
Málaga et Gibraltar. »
— Ch. IX, p. 327. |
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EXTRAIT |
Tant qu'il exista des principautés
chrétiennes en Orient (Terre sainte), les
Vénitiens ne montrèrent pas beaucoup
d'intérêt pour Chypre, dont les souverains
favorisaient les Pisans et les Génois. Les
Vénitiens y possédaient pourtant l'exemption
fiscale, leur propre cour de justice, un fondouk,
une église dédiée à San
Marco et San Giorgio, un baptistère et un hôpital.
Des particuliers pourvus de riches propriétés
résidaient à Limassol, Nicosie et Paphos. En
1291, la perte d'Acre, où les Vénitiens
occupaient une position prépondérante, valorisa
la position de Chypre. L'île se trouvait désormais
aux avant-postes du commerce avec l'Egypte et le Levant. De centre de
consommation de produits de luxe à la cour des Lusignan,
elle devint l'égale des autres îles, avec les
mêmes fonctions logistiques pour la navigation et le
transfert des marchandises sur les routes de la
Méditerranée, notamment entre Constantinople et
Alexandrie.
☐ Flux
et reflux dans le Levant, pp. 313-314
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Jean-Claude
Hocquet, « Le sel et la fortune de Venise,
1 : Production et monopole », Villeneuve
d'Ascq : Presses de l'université
Lille III, 1978
- Jean-Claude
Hocquet, « Le sel et la fortune de Venise,
2 : Voiliers et commerce en
Méditerranée, 1200-1650 »,
Villeneuve d'Ascq : Presses de l'université
Lille III, 1979
- Jean-Claude
Hocquet, « Venise au Moyen
âge », Paris : Les Belles
lettres, 2003
- Jean-Claude
Hocquet, « Venise : guide culturel d'une
ville d'art,
de la Renaissance à nos jours »,
Paris : Les
Belles lettres, 2010
- Jean-Claude
Hocquet, « Venise et le monopole du sel :
production,
commerce et finance d'une république
marchande »
(2 vol.), Paris : Les Belles lettres,
Venise : Istituto
Veneto di Scienze Lettere ed Arti, 2012
- Jean-Claude
Hocquet, « Venise et le goût du
beau : le
mécène et l'architecte de la Renaissance
à la
Fenice », Paris : Klincksieck, 2015
- Jean-Claude
Hocquet, « Les monastères vénitiens et
l'argent », Rome : École française de
Rome, 2020
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mise-à-jour
: 30 mars 2022 |
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