Lawrence Durrell

L'île de Prospero

Buchet-Chastel

Paris, 1991
bibliothèque insulaire
   
Méditerranée
L'île de Prospero / Lawrence George Durrell ; traduit de l'anglais par Roger Giroux. - Paris : Buchet-Chastel, 1991. - 220 p. ; 21 cm.
ISBN 2-7020-1359-7
Une île grecque, est le plus délicieux séjour qui se puisse concevoir pour la pratique de la solitude et de la contemplation … Maintes fois au cours de nos voyages sous des cieux inhospitaliers, avons-nous resongé à cette île comme au seul lieu où nous souhaiterions achever notre vie.

Anthony Sherley, His Persian adventure, 1601, cité p. 7

Printemps 1937 : la famille Durrell lasse de la grisaille londonienne décide de s'établir au soleil de Méditerranée. Mme Durrell est accompagnée de sa fille, Margo, et de ses trois fils, Gerald le cadet qui va découvrir sa vocation de naturaliste, Leslie et Lawrence qui a choisi Corfou comme but de l'échappée familiale.

Dans les souvenirs qu'ils ont laissés, Gerald et Lawrence s'accordent sur le sentiment éprouvé, durant la traversée de l'Adriatique, d'avoir quitté un monde en laissant l'Italie derrière eux : « c'est quelque part entre la Calabre et Corfou que le bleu commence pour de bon » (Lawrence) ; « tandis que nous dormions dans nos cabines étouffantes, nous franchîmes l'invisible ligne de démarcation qui séparait l'Occident du monde grec » (Gerald).

Lawrence explore le monde insulaire et tente une permanente mise en perspective, au prix de nombreuses lectures (Homère, Diodore, Villehardouin, historiens, géographes, chroniqueurs, visiteurs étrangers, …), de discussions passionnées avec ses amis (Kostan Zarian, Theodore Stephanides, …) et d'une observation attentive de la vie sociale corfiote — partage de la nourriture et du vin, chants et danses, spectacles : nous voilà parés pour assister aux exploits de Karaghiosis, dont le patois nous échappera en grande partie, mais dont les bouffoneries ne manqueront pas de nous faire rire aux éclats (p. 74).

Le bleu pressenti est omniprésent ; chaque page témoigne d'un éblouissement.
EXTRAIT Diodore dit qu'à l'origine l'île fut colonisée par un peuple venu d'une région très éloignée du monde ; en effet, pendant les guerres de Troie, Corcyre était tenue pour une île mystérieuse, quasi mythique — une merveilleuse borne frontière aux limites extrêmes du monde connu. Pénétrez dans la grotte de Calypso dans l'île au nord de Corfou, et vous n'entendrez que le faible battement de la houle contre le rocher, et les appels aigus et lointains des mouettes.

Il n'y a aucune ruine cyclopéenne à Corfou, et l'on n'y est pas oppressé par la sanglante culpabilité de Tirynthe et de ses blocs de pierres taillées imbibées de sang, ou de Mycène avec ses champs funéraires truffés de cadavres et le bourdonnement obsédant des abeilles dans le sombre tombeau d'Agamemnon. Ici c'est encore le monde latin.

p. 110
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Prospero's cell : a guide to the landscape and manners of the island of Corcyra », London : Faber and Faber, 1945
  • « L'île de Prospero », Paris : Buchet-Chastel, 1962 ; Librairie générale française (Le Livre de poche, Biblio, 3194), 1993
  • Lawrence Durrell, « Citrons acides », Paris : Buchet Chastel, 1961, 1995 ; Librairie générale française (Le Livre de poche, Biblio, 3213), 1994 ; Paris : Phébus (Libretto, 371), 2011
  • Lawrence Durrell, « Vénus et la mer », Paris : Buchet Chastel, 1962 ; Librairie générale française (Le Livre de poche, Biblio, 3193), 1993
  • Lawrence Durrell, « Les îles grecques », Paris : Albin Michel 1970 ; Bartillat, 2010
  • Gérald Durrell, « Ma famille et autres animaux (La trilogie de Corfou, 1) », Paris : La Table ronde, 2014
  • Gérald Durrell, « Oiseaux, bêtes et grandes personnes (La trilogie de Corfou, 2) », Paris : La Table ronde, 2014
  • Gérald Durrell, « Le jardin des dieux (La trilogie de Corfou, 3) », Paris : La Table ronde, 2014

mise-à-jour : 30 mars 2016

   ACCUEIL
   BIBLIOTHÈQUE INSULAIRE
   LETTRES DES ÎLES
   ALBUM : IMAGES DES ÎLES
   ÉVÉNEMENTS

   OPINIONS

   CONTACT


ÉDITEURS
PRESSE
BLOGS
SALONS ET PRIX