Ma
famille et autres animaux (Trilogie de Corfou, 1) / Gerald
Durrell ; traduit de l'anglais par Léo Lack. -
Paris :
La Table ronde, 2014. - 396 p. ; 20 cm.
ISBN
978-2-7103-7076-5
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Ce
livre est le récit d'un séjour de cinq
années que
j'ai fait avec ma famille dans l'île de Corfou. Je le voyais,
à l'origine, comme un exposé
légèrement
nostalgique sur l'histoire naturelle de l'île, mais je commis
la
grave erreur d'y introduire les membres de ma famille dès
les
premières pages. Une fois sur le papier, ils s'y
installèrent et invitèrent divers amis
à partager
avec eux les chapitres suivants. C'est avec la plus grande
difficulté et grâce à beaucoup d'astuce
que j'ai
réussi à leur arracher quelques pages et
à les
consacrer aux animaux.
☐ Plaidoyer
pro domo, p. 13 |
Printemps
1937 : la famille Durrell lasse de la grisaille londonienne
décide de s'établir au soleil de
Méditerranée. Mme Durrell est
accompagnée de sa
fille, Margo, et de ses trois fils, Gerald, Leslie et
l'aîné, Lawrence qui a choisi Corfou comme but de
l'échappée familiale.
Dans les souvenirs qu'ils ont
laissés, Gerald et Lawrence
s'accordent sur le sentiment éprouvé, durant la
traversée de l'Adriatique, d'avoir quitté un
monde en
laissant l'Italie derrière eux :
« c'est quelque
part entre la Calabre et Corfou que le bleu commence pour de
bon » (Lawrence) ;
« tandis que nous
dormions dans nos cabines étouffantes, nous
franchîmes
l'invisible ligne de démarcation qui séparait
l'Occident
du monde grec » (Gerald).
Gerald découvre un
monde — voisins de Corfou, visiteurs occasionnels ou
réguliers, insectes et animaux 1
du jardin et des collines environnantes, mais aussi les membres de sa
famille, lui-même — tous observés avec
curiosité et sympathie. Captivé par la
diversité
et la richesse des mondes qu'il explore, il ne porte pas son regard
au-delà de l'horizon et ignore la
perspective historique, sinon quand s'impose la rumeur des fascismes
qui gronde sur l'Europe.
1. |
Tortues, lézards, une mouette, un hibou
qu'il baptise Ulysse … |
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EXTRAIT |
Nous
revînmes à travers les olivaies
zébrées par
le soleil, où les pinsons faisaient, parmi les feuilles, un
menu
cliquetis, comme si l'on eût remué un tas de
pièces
de monnaie. Yani, le berger, menait paître son troupeau de
chèvres. Sa figure brune, avec sa grande moustache en balai
tachée de nicotine, se plissa d'un sourire. Une main
rugueuse
sortit des plis de son manteau de peau de mouton et se leva.
—
Chairete ! cria-t-il
de sa voix profonde. Chairete,
kyrié … Soyez
heureux.
Les
chèvres se dispersèrent parmi les oliviers,
poussant
de petits bêlements, tandis que la clochette du chef de
troupeau
tintait en cadence. On entendait le ramage des pinsons. Un rouge-gorge
gonfla son jabot pareil à une mandarine parmi les myrtes et
son
chant éclata. L'île était
trempée de
rosée, radieuse dans le soleil matinal, pleine de vie
frémissante. « Soyez
heureux … » Comment ne pas
l'être en une
telle saison ?
☐
pp. 123-124 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « My
family and other animals », London :
Hart-Davis, 1956
- « Féeries
dans l'île [My family and other
animals] »
trad. de l'anglais par Léo Lack, Paris : Stock, 1958
- « Ma
famille et autres animaux » trad. de l'anglais par
Léo Lack, Paris : Gallmeister, 2007
| - « Oiseaux,
bêtes et grandes personnes (Trilogie de Corfou,
2) »
trad. de l'anglais par Léo Lack, Paris : La Table
ronde,
2014
- « Le
jardin
des dieux (Trilogie de Corfou, 3) » trad. de
l'anglais par
Cécile Arnaud, Paris : La Table ronde, 2014
| - « Pigeons
roses et chauves-souris dorées »,
Paris : Buchet-Chastel, 1984
- « Le
aye-aye et moi », Paris : Payot &
Rivages (Voyageurs, 313), 1996, 2002
| - Lawrence
Durrell, « L'île de
Prospéro », Paris :
Buchet Chastel, 1962, 1991 ; Librairie
générale française (Le Livre de poche,
Biblio, 3194), 1993
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mise-à-jour : 25
avril 2014 |
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