parutions 2002

Cette édition récente des écrits relatant le périple en Corse (octobre-novembre 1765) de James Boswell se signale par une nouvelle traduction qui rend sa lecture plus accessible ; elle est enrichie d'Appendices historiques qui éclairent utilement les relations entre l'île, la république de Gênes et les grandes monarchies européennes :

• Manifeste du Général [Paoli] et du Conseil d'état suprême du royaume de Corse [Casinca, 20 mai 1760],
• Le doge, les gouverneurs et les procureurs de la république de Gênes [Édit génois, 9 mai 1761],
• Résultat du congrès tenu par les Corses dans la Casinca à l'occasion de la délégation envoyée en Corse par les Génois [24 mai 1761],
• Mémoire aux souverains d'Europe [mai 1761],
• Décisions prises lors du congrès de tous les principaux chefs du royaume, tenu à Corte les 23, 24 et 25 de l'an de grâce 1764,
• Le Général et le Conseil d'état du royaume de Corse [Édit de Corte, 25 novembre 1764].

• Lettre du Général Paoli aux conventionnels qui l'avaient sommé de se présenter devant eux pour y être jugé,
• Lettre de Napoléon aux conventionnels en défense du Général Paoli,
• [Lettre du] Général Paoli à ses compatriotes [Furiani, 1^er mai 1794],
• En mémoire de Paoli — Inscription gravée sous le buste de Paoli à l'abbaye de Westminster à Londres,
• Rapatriement des cendres du Général Paoli du cimetière d'Old St. Pancras de Londres à Morosaglia, son village natal, en Corse [extr. du Times du 24 août 1889],
• Compte-rendu écrit par Boswell en personne dans le Scotts Magazine de la visite en Écosse du Général Paoli : récit authentique du tour d'Écosse du Général Paoli à l'automne 1771.

Dans le Journal, Boswell rend un hommage chaleureux, affectif même, à Pascal Paoli qu'il avait approché plusieurs semaines durant : « Pouvoir contempler un tel caractère en chair et en os, existant en réalité, m'a été d'un plus grand secours que tout ce que j'avais pu tirer des livres, des conversations, ou des efforts de mon propre esprit. […] J'avais beau raisonner tant et plus, il m'était impossible d'avoir, en sa personne, une médiocre opinion de la nature humaine » (p. 277).

Citoyen britannique, Boswell exprime à plusieurs reprises son espoir de voir s'établir des liens privilégiés entre les deux nations ; Paoli tempère son enthousiasme : « Nous pouvons certes […] avoir pour amies des puissances étrangères, mais elles doivent rester " amici fuori di casa " (" amies à bonne distance "). […] Moins nous recevrons d'aides d'éventuels alliés, plus grande sera notre gloire » (p. 272).

L'amitié profonde entre le général corse et le voyageur écossais s'est poursuivie au-delà de la visite de 1765. Mais, quand le Royaume-Uni s'engagea aux cotés de la Corse contre la Convention, en 1793, ce n'est pas à Paoli que fut confié le pouvoir.