Julián Ríos

Chez Ulysse

Tristram

Auch, 2007

bibliothèque insulaire

   
Irlande
parutions 2007
Chez Ulysse / Julián Ríos ; traduit de l'espagnol par Albert Bensoussan et Geneviève Duchêne. - Auch : Tristram, 2007. - 249 p. ; 22 cm.
ISBN 978-2-907681-60-5
A l'occasion, suppose-t-on, du Bloom's day — le 16 juin — où les amateurs se retrouvent à Dublin pour suivre pas à pas le périple de Leopod Bloom, une poignée d'aficionados confrontent souvenirs de lecture, interprétations, intuitions et interrogations. Se retrouvent, autour d'un Cicerone souvent muet, le professeur Jones, A (lecteur d'âge mûr), B (jeune lectrice), C (vieux lecteur), le narrateur et un escogriffe d'un âge incertain unanimement surnommé « l'homme au Macintosh » (…) au portable Macintosh en bandoulière.

Julián Ríos se donne ainsi la possibilité d'une lecture commentée du roman de Joyce en évitant deux écueils : celui du discours professoral — bien qu'expansif et tonitruant, le professeur Jones est contraint à parler peu — et, surtout, celui du point de vue unique qui peinerait à embrasser la généreuse prolifération du roman.

Cette visite guidée réserve d'heureuses découvertes aux lecteurs de Joyce et d'Homère et devrait inciter les autres à ouvrir les deux récits labyrinthiques.
EXTRAIT Le mystérieux inconnu à l'imperméable marron, dit B. Qui peut bien être ce grand type avec le macintosh ?
L'homme au macintosh, dit A. Ou Macintosh tout court, ainsi qu'il apparaîtra dans la note nécrologique de l'Evening Telegraph.
Qui est « l'homme au macintosh » ? s'interrogea C, voilà l'un des mystères d'Ulysse. Qui est-il ? se demandera Bloom à l'issue de son odyssée.
Peut-être Joyce a-t-il emporté son mystère dans sa tombe, dit B.
Le professeur Nabokov et bien d'autres croient qu'il s'agit là d'une apparition à la Hitchcock de Joyce lui-même, avança A, une visite incognito de l'auteur à son œuvre.
Bloom, en précisant que l'inconnu est le numéro 13 dans la liste des assistants à l'enterrement de Dignam, dit B, en viendra à penser qu'il s'agit de la Mort.
L'homme au macintosh est véritablement « l'homme invisible », dit C, car ce que l'on voit vraiment de lui, c'est son imperméable. Et le fait que sa première apparition et disparition se produise durant l'épisode d' « Hadès » me semble tout à fait opportun, puisque Hadès, comme nous l'a déjà expliqué le professeur Jones, signifie en grec « l'invisible ».
L'homme au macintosh, dit A, porte aussi la « cape d'invisibilité ».
Il s'agit maintenant de corriger le nôtre, d' « homme au macintosh », dit le professeur Jones en se retournant vers l'individu impassible, parce que dans les « Correspondances », il ne désigne pas l'homme au macintosh sous la rubrique Hadès.
C'était Hadès, l'homme au macintosh ? demanda A.
Était-ce Personne, demanda C, l'ombre d'une ombre au royaume d'Hadès ?
Qui était l'homme au macintosh ? demanda B.
Sur l'écran du Macintosh brilla, tout noir, un grand point d'interrogation.

Hadès, pp. 90-91
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Julián Ríos, « Casa Ulises », Barcelone : Seix Barral, 2003
  • « En el taller de Miró » texto de Julián Ríos y fotografías de Rafael Navarro, Zaragoza : Prensas Universitarias de Zaragoza, 2005
  • James Joyce, « Ulysses », Paris : Sylvia Beach, 1922
  • James Joyce, « Ulysse » trad. française par Auguste Morel et Stuart Gilbert, revue par Valery Larbaud avec la collaboration de l'auteur, Paris : La maison des amis du livre [Adrienne Monnier], 1929
  • James Joyce, « Ulysse » trad. française par Auguste Morel et Stuart Gilbert, revue par Valery Larbaud avec la collaboration de l'auteur, Paris : Gallimard (Folio, 2830), 1996
  • James Joyce, « Ulysse » nouvelle trad. sous la dir. de Jacques Aubert, Paris : Gallimard, 2004 ; Gallimard (Folio, 4457), 2006
  • James Joyce, « Lettres à Nora », Paris : Payot & Rivages (Petite bibliothèque, 741), 2012

mise-à-jour : 28 septembre 2018

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