Animals / Keith
Ridgway ; trad. de l'anglais (Irlande) par Aline Azoulay. -
Paris : Phébus, 2007. - 252 p. ; 21 cm..
ISBN 2-85940-952-1
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9ème édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre sélectionné |
NOTE DE L'ÉDITEUR :
Il suffit de peu pour entrer dans le royaume de l'étrange, pour
que l'angoisse devienne notre pain quotidien. De peu, vraiment. D'un
rat dormant de son dernier sommeil aperçu un matin dans un
caniveau londonien, d'un chien étique et obsédant. Une
vision dérangeante peut faire vaciller le réel et
déclancher une sarabande d'hallucinations. Le narrateur d'Animals en
fait l'expérience. Quelques secondes suffisent à le
métamorphoser en un exalté, un fou, un
possédé à deux doigts du meurtre.
Passé maître
dans l'art d'explorer les arcanes de l'âme humaine et de traquer
les démons intérieurs, Keith Ridgway ne pouvait que
donner densité, ampleur et beauté à ce cauchemar
éveillé qu'est Animals. Le roman peut se ranger au côté du fameux Horla de Maupassant. |
EXTRAIT |
Nous
ignorons tout du monde. Nous vivons sur des surfaces
manufacturées, dans des boîtes où tout est mis
à portée de nos mains. On nous enseigne le langage de nos
pères. Nous apprenons à fonctionner d'une certaine
manière et nous nous exécutons. Nous hochons la
tête, nous nous réchauffons au soleil, nous nageons dans
des eaux sécurisées. Nous ne comprenons pas les
tremblements de terre, les volcans, les orages, ou ce que le climat
nous réserve pour demain. Nous nous croyons au-dessus de tout
cela. Nous croyons que le monde nous appartient. Que nous y sommes
ancrés par notre histoire, nos vies et nos villes. Mais, en
réalité, nous ne savons rien. Nous avons oublié ce
qu'est le monde, nous avons oublié la terreur et la menace. Nous
nous croyons solides, mais n'importe quoi peut nous soulever du sol en
une seconde. Un bon millier de phénomènes
imprévisibles. Toutes les horreurs possibles. Et nous nous
exprimons en un enchevêtrement de sens inventés, nous nous
offrons Dieu les uns aux autres, et la science, et le confort. Nous
nous croyons anciens, mais nous sommes tout nouveaux. Nous nous croyons
uniques, mais nous sommes cernés. Nous croyons que nous
contrôlons tout, mais nous sommes cernés. Nous croyons que
nous sommes seuls, mais nous sommes cernés par les animaux.
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p. 139 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Animals »,
London : Fourth Estate, 2006
- « Animals », Paris : 10/18 (Domaine étranger, 4336), 2010
| - « Mauvaise pente »,
Paris : Phébus, 2001, 2005 ; Paris : 10/18 (Domaine étranger, 4232), 2009
- « Puzzle »,
Paris : Phébus, 2004
- « En temps normal »,
Paris : Phébus, 2005
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mise-à-jour : 21 avril 2010 |
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