Lignes de fond
[précédé de] L'image / John
McGahern ; trad. de l'anglais (Irlande) et
préfacé par Pierre Leyris. - Paris :
Mercure de France, 1971. - 225 p. ; 20 cm. -
(Domaine anglais, 13).
ISBN 2-7152-0941-X
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ANGELO
RINALDI : On avait acheté
ce recueil de nouvelles, appâté par le renom du
traducteur, Pierre Leyris : on allait être au moins
intéressé. Au vrai, on fût
bouleversé : il y avait dans ces pages d'un inconnu
un ton que l'on n'avait entendu nulle part. Qui était John
McGahern, qui vous attachait durablement en deux paragraphes ?
Le titre, Lignes de fond 1,
orientait vers des histoires de pêcheurs. De fait, un
père et un fils dialoguaient, par moments, à bord
d'une barque. Et toute la violence de leur antagonisme transparaissait
dans les lieux communs échangés au fil de l'eau,
où le passage soudain d'un banc de carpes ajoutait au
miroitement de la rivière. Sur les bords, un coup de vent
pliait les ajoncs. Mais pas une seconde les passagers
emmaillotés de certitudes, comme étaient
enveloppées de bandelettes les momies d'Egypte descendant le
fleuve des morts. Le nouvelliste n'avait pas encore trente ans, qui est
encore l'âge de l'imitation en littérature.
D'entrée, il avait attrapé ce ton
austère que la poésie réchauffe, dont
il ne s'écarterait plus à l'avenir et affinerait
de livre en livre, puisant ses personnages dans une humanité
à la hauteur de nos propres soucis (ils sont tellement
irlandais qu'à la fin ils nous ressemblent).
☐
Le Figaro littéraire,
18 septembre 2003
1. |
“ Lignes de
fond ” (Nightlines)
contient les nouvelles suivantes :
“ Roues ” (Wheels) ;
“ Pourquoi nous sommes ici-bas ” (Why we're here) ;
“ Avènement ” (Coming into his kingdom) ;
“ Noël ” (Christmas) ;
“ Cœurs de chêne et ventres
d'airain ” (Hearts
of oak and bellies of brass) ;
“ Strandhill : la mer ” (Strandhill, the sea) ;
“ La caisse à
grenades ” (Bomb
box) ;
“ Corée ” (Korea) ;
“ Lavin ” (Peaches) ;
“ Mon amour, mon parapluie ” (My love, my umbrella) ;
“ Le sergent recruteur ” (The recruiting officer). |
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JOSEPH
O'CONNOR
: […]
McGahern
n'utilisait aucune métaphore, aucune comparaison, pas de
“ comme ”. Il n'usait pas
d'artifice, ni de
trucs, ni de musicalité. Il écrivait la
vérité la plus pure sur la page. Il a
écrit peu de
livres, mais tous sont des chefs-d'œuvre. C'est un
modèle
impressionnant de dévotion à
l'écriture. Une
semaine avant sa mort, il continuait à travailler
à la
perfection de ses nouvelles.
[…]
☐
“ Rencontre avec
Joseph O'Connor » entretien recueilli par
Frédérique Roussel, Libération,
15-16
février 2020
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Nightlignes »,
London : Faber and Faber, 1970
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- « La
caserne », Paris : Presses de la
renaissance, 1986 ; Paris : 10/18, 1991
- « Les
créatures de la terre, et autres
nouvelles », Paris : Albin Michel,
1996 ; Le Livre de poche (Biblio), 2006
- « Entre
toutes les femmes », Paris : Presses de la
renaissance, 1990 ; Paris : 10/18 (Domaine
étranger, 2579), 1995
- « Haute-Terre »,
Paris : Presses de la renaissance, 1987
- « Les
huîtres de Tchekhov, et autres
nouvelles », Paris : Presses de la
renaissance, 1992
- « Journée
d'adieu », Paris : Presses de la
renaissance, 1983
- « Mémoire »,
Paris : Albin Michel, 2009
- « L'obscur »,
Paris : Éd. de la sphère,
1980 ; Paris : Presses de la renaissance,
1989 ; Paris : Livre de poche (Biblio, 3281), 1997,
2004
- « Le pornographe »,
Paris : Presses de la renaissance, 1981 ;
Paris : 10/18, 1991 ; Paris : Albin Michel,
1996
- « Pour qu'ils soient face au soleil
levant », Paris : Albin Michel,
2003 ; Le Livre de poche (Biblio), 2005
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mise-à-jour : 16
février
2020 |
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