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RODNEY SAINT-ELOI : […]

Pourquoi ce poème ? Sinon pour dire l'absence qui engage la présence, le vide et l'angoisse d'une terre qui désapprend à être terre.

Départ et non absence. Le pays est encore le seul paysage discernable et renaissant. Vivre-entrebaillé-ici-ailleurs. Vivre l'enfance, le soleil nu ! L'île, ses rêves, ses dérêves, ses fantasmes et ses dérives. L'île, le trop bleu de ses mers au miroir de ses ciels.

Au bout, il y a une pirogue … là-dedans des mots, comme un arbre qui voyage seul dans la forêt, un conte contrarié par un fusil.

Et si tout n'était qu'un grand arbre quelque part, debout dans la constance de la terre !

☐ Prologue, pp. 11-12

EXTRAIT

le bougainvillier de la terrasse était plus vif qu'à l'ordinaire elle embrassait la terre, lui apportait chapeaux de paille coloriés et trésors enfouis des mers sur les brisants des hommes, elle apportait le vent et les bruyères étaient plus rouges qu'à l'ordinaire les refrains plus radieux que la cohorte des passants fous une chanson secrète plus secrète qu'à l'ordinaire dans l'immensité de nos actes la fenêtre dressée à contre-jour comme un ciel sur notre chemin ☐ p. 28