Georges Castera

L'encre est ma demeure, anthologie établie et préfacée par Lyonel Trouillot

Actes sud

Arles, 2006

bibliothèque insulaire

   
Haïti
parutions 2006
L'encre est ma demeure / Georges Castera ; anthologie établie et préfacée par Lyonel Trouillot. - Arles : Actes sud, 2006. - 80 p. ; 22 cm.
ISBN 2-7427-6069-5
je t'écris pour t'apprendre
que j'ai longtemps parlé avec les poings
serrés
pour ne pas crier avec
l'horizon qui fait naufrage.

Enfant de la bourgeoisie port-au-princienne, Georges Castera s'est voué très jeune à une poésie d'urgence — engagement absolu qu'il n'a jamais pensé tempérer : ses premiers recueils en créole affirment une rupture qu'il ne cesse ensuite d'approndir, dans l'une ou l'autre des deux langues d'Haïti.

L'anthologie élaborée par Lyonel Trouillot éclaire cette révolte exigente, “ toujours en cours ”, et sur laquelle le temps reste sans prise. Une brève introduction présente fraternellement un auteur “ poétiquement debout, fidèle au poste pour voir et entendre ” … “ Castera est celui dont la poésie tire encore sur les balles des assassins de peuples ”.

Au soleil noir d'Haïti la poésie de Georges Castera oppose une tension jamais relâchée : “ mes mots ont pris de la vitesse / à mesure que s'élevaient les murs / entre les choses les plus évidentes / les plus évidées ” ; et si le dernier poème de l'anthologie sonne semble-t-il comme un renoncement, le titre en relativise la portée : A SUIVRE … C'est une poésie de l'espoir contre toute raison.

à l'âge où les enfants épinglent
des papillons pour transhumer le doute
j'ai eu de grandes taches d'encre au cœur
EXTRAIT

A SUIVRE

fatiguée dans ses vieux papiers
résineux
la mer brûle une dernière lampe
dans nos enclos de nudité

ô mer recouvrant les draps
des grands départs
la tonte des étoiles a commencé

les poètes ne dorment plus

dans mon pays
les chemins se suicident
dans la mer

Brûler (1999)

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Konbèlann », Éd. Nouvelle optique, Montréal, 1976
  • « Gate priyè », Port-au-Pince : À Contre-courant, 1990
  • « Les cinq lettres », Port-au-Prince : Imprimerie Le Natal, 1992 ; Montréal : Mémoire d'encrier, 2012
  • « Ratures d'un miroir », Port-au-Prince : Imprimerie Le Natal, 1992
  • « Quasi parlando », Port-au-Prince : Imprimerie Le Natal, 1993
  • « A wòd pòte », Miami : À Contre-courant, 1993
  • « Rèl », Heidelberg : Rencontres, 1995
  • « Voix de tête », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 1996
  • « Alarive lèzenfan », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 1998
  • « Brûler », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 1999
  • « Filalang », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 2001
  • « Jòf », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 2001
  • « Le trou du souffleur », Paris : Caractères (Francophonie), 2006
  • « Choses de mer sur blessures d'encre », Montréal : Éd. du CIDIHCA, 2010
→ Bonel Auguste, “ La modernité dans la poésie créole de Castera ”, Parole en Archipel, 1er septembre 2009 [en ligne]
Jean-Durosier Desrivières, “ Sur tant de chemins, Georges Castera fils (1936-2020) ”, Madinin'Art, 6 février 2020 [en ligne]
Sur le site « île en île » : dossier Georges Castera

mise-à-jour : 13 mai 2020
Georges Castera
Né en 1936 à Port-au-Prince, George Castera est mort à Pétion-Ville le 24 janvier 2020

   ACCUEIL
   BIBLIOTHÈQUE INSULAIRE
   LETTRES DES ÎLES
   ALBUM : IMAGES DES ÎLES
   ÉVÉNEMENTS

   OPINIONS

   CONTACT


ÉDITEURS
PRESSE
BLOGS
SALONS ET PRIX