4ème édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2002)
prix
beaux-livres |
Lam métis [catalogue de l'exposition,
Paris, Musée Dapper, 26 septembre 2001-20 janvier 2002] / Christiane
Falgayrettes-Leveau, Edouard Glissant, Jacques Dubanton, et al. -
Paris : Éd. Dapper, 2001. -
261 p. : ill. ; 32 cm.
ISBN 2-906067-73-3
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PHILIPPE
DAGEN : […]
Depuis sa mort, en 1982,
aucun musée français n'a jugé bon de
consacrer une
rétrospective à Wifredo Lam. On a vu de ses
œuvres
dans des galeries et à la Maison de l'Amérique
latine,
mais rien de très conséquent ni de
véritablement
historique. Négligence fâcheuse : Lam,
né en
1902 à Cuba de père chinois et de mère
d'ascendance africano-hispanique, a vécu en France de 1938
à 1941 et de 1952 à sa mort, séjour
interrompu par
des voyages dans son île natale et dans le monde entier.
L'exposition conçue par la Fondation Dapper s'intitule
« Lam métis ».
Métis,
assurément, mais, plus encore, cosmopolite, curieux de
toutes
les cultures.
[…]
D'un artiste à ce
point exposé à tous les courants du
siècle, la peinture pourrait être diverse,
incertaine, balançant trop d'une influence à une
référence. Rien de tel. Tout au contraire,
continuité et cohérence sont manifestes,
à tel point que l'ordre chronologique n'a pas grand sens
pour Lam.
[…]
☐
Le Monde, 26
octobre 2001 [en
ligne]
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LIRE,
décembre 2001 / janvier 2002 : Picasso
l'appelait « mon neveu ».
André Breton l'admirait. Le peintre cubain Wifredo Lam
(1902-1982) incarne la rencontre fructueuse entre l'avant-garde
européenne et les traditions caraïbes. Issu d'un
père chinois et d'une mère qui
héritait à la fois de l'Espagne et des esclaves
déportés du Congo, il était
voué au métissage. Ses séjours
à Madrid, à Barcelone, à Paris
finirent de lui ouvrir le monde. Sa rencontre avec l'auteur de Guernica,
sa fréquentation des surréalistes le
révélèrent à
lui-même et à ses racines africaines.
Dans cet ouvrage qui
accompagne l'exposition que le musée Dapper lui consacre, on
redécouvre ces œuvres à la fois
modernes et primitives. Des jungles profuses peuplées de
créatures hybrides, des figures
enchevêtrées, demi-démons ou
demi-bêtes, des femmes-cheval aux sabots cambrés,
des déesses, des sorciers aux visages de lune qui nous
invitent à de mystérieux rituels. On y trouve
l'écho des masques africains, celui des
cérémonies vaudou, et par-dessus tout, comme une
plainte lancinante, le rappel de la condition douloureuse des hommes.
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SOMMAIRE |
Avant-propos, Christiane Falgayrettes-Leveau
- Iguanes,
busards, totems fous : l'art
primordial de Wifredo Lam,
Édouard Glissant
- Les
tropiques fantômes de Wifredo Lam, Jacques Dubanton
- Afriques
en confluence,
Jean-Louis Paudrat
- Naissance
d'un style et d'une vision du
monde : le séjour à La Havane, 1941-1952, Julia P. Herzberg
- Céramiques
- Les
religions afro-cubaines et la
société secrète Abakuá :
éléments d'histoire et d'anthropologie,
Erwan Dianteill
- En
écho : sculptures d'Océanie et d'Afrique
Biographie
Notes
Notices
Publications citées par les auteurs
Bibliographie complémentaire
Index des œuvres de Wifredo Lam
Index général
Cartes |
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EXTRAIT |
Le temps
caraïbe s'était trouvé
occulté par un conquérant maître de
toutes les sciences, et la mémoire africaine y gisait comme
une savane désolée, une ravine de
pétrifications. Congo signifiait bête sauvage,
Guinée était insulte au beau. Il fallait trouver
la Trace : Lam l'a surprise et peinte. Il saute dans ce temps
éperdu et réanime cette savane. Il marronne
l'esthétique en place. Profusion verticale de ce qui surgit
du souvenir-en-friches et explose, jungle secrète, dans le
terreau insulaire.
En
même temps et au même lieu que Langston Hughes,
Aimé Césaire, Nicolás
Guíllen, en même temps que montent le jazz et les
tambours gro-ka des îles et que nous
lisons les contes recueillis par Lydia Cabrera, et que nous
découvrons qu'avaient perduré les Bonis et les
Saramakas des Guyanes, dans ces forêts continentales que nous
avions cru abandonnées aux anacondas, aux forçats
et aux chercheurs d'or, oui, dans cette illumination inattendue, il y a
l'épaisseur délicate d'un tel rassemblement de
couleurs, l'intensité sèche de ce
défrichage des formes, qui montrent la Trace dans et
par-delà la visible.
☐
Édouard
Glissant, « Iguanes, busards, totems fous :
l'art primordial de Wifredo Lam », p. 21
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Jacques
Leenhardt, « Wifredo
Lam », Paris : HC
éditions, 2009
- Daniel
Maximin,
« Césaire
& Lam, insolites bâtisseurs »,
Paris : HC Éditions, 2011
- « Dialogues
d'outre-monde : résonances kanak autour d'Annonciation »
textes d'Aimé Césaire et Paul Wamo, illustrations
de
Wifredo Lam et Teddy Diaïke, préface d'Emmanuel
Tjibaou,
Nouméa : Centre culturel Tjibaou, 2012
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mise-à-jour : 8
octobre 2015 |
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