Paï / Witi
Ihimaera ; trad. de l'anglais (Nouvelle-Zélande)
par Francine Tolron. - Paris : Thélès,
2003. - 174 p. ; 21 cm.
ISBN 2-84776-194-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Calquée
sur une mythologie maorie, Paï (“ The
whale rider ”) est une histoire
contemporaine qui met en lumière une
société nettement patriarcale. Le regard d'une
petite fille, Kahu, confrontée à cet univers
cloisonné confère une véritable
dimension poétique à ce roman qui s'identifie
à un conte. Celle-ci, impliquée dans des codes
culturels ancestraux, prend une réelle envergure en tant
qu'élément perturbateur. Paï
tisse ainsi un lien entre une légende masculine et ce qui
pourrait être son double féminin contemporain. L'
histoire est riche en émotions : Kahu porte un
amour indéfectible à son grand-père
tout en contredisant ses principes. Le récit ne se limite
pas à explorer la dimension culturelle d'une
légende, il évoque aussi le combat
intérieur du vieil homme pour accepter la
destinée de sa petite-fille, et les efforts
démesurés que celle-ci fait pour être
aimée de lui.
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Witi
Ihimaera est né à Gisborne en
Nouvelle-Zélande en
1941. C'est un pionnier parmi les auteurs Maori écrivant en
anglais : Pounamou
Pounamou
(1972) est le premier recueil de nouvelles d'un écrivain
Maori
à être publié, de même que le
roman Tangi
(1973). Auteur prolifique, ses travaux comptent sept romans (dont The Matriarch et le
best seller Nights in
the gardens of Spain),
quatre recueils de nouvelles et plusieurs anthologies. Diplomate depuis
plusieurs années, il enseigne aujourd'hui l'anglais et
l'écriture à l'Université d'Auckland. |
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[…]
The Whale Rider (1987) was written in New
York and Cape Cod in the space of three weeks. A magical, mythical work
about a young girl whose relationship with a whale ensures the
salvation of her village, it is, says Ihimaera, the work of his
« that the Maori community accepts
best ».[…]☐ Read NZ Te Pou Muramura [en ligne]
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EXTRAIT |
Nanny Flowers et moi nagions sur place lorsque
Kahu réapparut entre nous deux, repoussant ses cheveux de
son visage, clignant des yeux pour chasser l'eau de mer. Nanny Flowers,
en sanglots, l'étreignit dans l'eau.
— Je vais très bien, Nanny, dit Kahu en riant.
Elle nous montra la langouste :
— C'est pour le souper de Paka, dit-elle, et vous pouvez lui
rendre son caillou.
Elle déposa le caillou dans la main de Nanny Flowers, qui me
jeta un rapide coup d'œil. Comme nous nous hissions
à bord de la barque, elle dit :
— Pas un mot de ça à Koro Apirana.
J'opinai de la tête. Je tournai la tête pour
regarder en direction de la terre et, au loin, je vis la sculpture de
Paikea sur sa baleine, comme un augure.
Une fois sur la plage, Nanny Flowers
répéta :
— Pas un mot, Rawiri. Pas un mot du caillou et de notre Kahu.
Elle leva la tête vers Paikea.
— Il n'est pas encore prêt, dit-elle.
La mer semblait vibrer d'anticipation. Haumi e, hui e, taiki
e.
☐ pp. 104-105
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « The
whale rider », Auckland : Heinemann,
1987 ; Reed, 2002
- « La baleine tatouée » nouv. trad. par Mireille Vignol, Papeete : Au Vent
des îles (à paraître, mars 2022)
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- « Tangi »,
Paris : Pierre Belfond, 1987
- « Kahu,
fille des baleines » ill. de Bruce Potter,
Papeete : Au Vent des îles, 2008
- « Bulibasha,
roi des gitans », Papeete : Au Vent des
îles, 2009 ; rééd. sous le
titre « Le patriarche », Au Vent des
îles, 2020
- «
La femme de Parihaka », Papeete : Au Vent
des îles, 2014
- «
Kaitiaki », Rochefort : Les Petites
allées, 2015
- «
Faux-semblants », Papeete : Au Vent
des îles, 2020
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mise-à-jour : 31 décembre 2021 |
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