Mal de pierres
/ Milena Agus ; traduit de l'italien par Dominique Vittoz. -
Paris : Liana Levi, 2006. - 123 p. ;
21 cm.
ISBN
978-2-86746-433-1
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9ème
édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre
sélectionné |
NOTE
DE L'ÉDITEUR
: Entourée de jeunes hommes qui
pourraient demander sa
main, l’héroïne tarde pourtant
à trouver un
mari car elle rêve de l’amour idéal.
À trente
ans, elle est déjà
considérée une vieille
fille par les siens, dans une Sardaigne qui connaît les
affres de
la Seconde Guerre mondiale … Et
lorsqu’elle conclut
une union très attendue, c’est en affirmant haut
et fort
que ce n’est pas par amour mais par raison.
Comme
son unique enfant, l’amour se fera attendre. Elle finira
par le rencontrer sur le Continent, lors d’une cure thermale
destinée à guérir son
« mal de
pierres », des calculs rénaux, mais qui
aura raison
aussi de son « mal
d’amour ». À sa
petite-fille, elle racontera quelques décennies plus tard
ses
émotions, ses cheminements, tout en laissant des zones
d’ombres. La vérité ne se recomposera
que longtemps
plus tard, de façon inattendue, lorsque la
dernière
pièce du puzzle se retrouvera entre les mains de la
narratrice.
❙ |
“ Sardes depuis le
paléolithique ”, la famille de Milena
Agus a décidé, après quelques
périples sur le continent, de revenir à
l’île d’origine. C’est
là que l’auteur de Mal de pierres a
résolument choisi de vivre, d’enseigner et
d’écrire. Son premier roman a
été remarqué par la critique en
Italie. Ce deuxième confirme son exceptionnel talent. |
« Une
miniature. » C’est ainsi que Dominique
Vittoz, la traductrice, a défini ce texte. Et la comparaison
me
semble excellente. L’observateur aperçoit
d’abord
l’héroïne qui souffre de ce
« mal de
pierres ». Ensuite il découvre en
arrière-plan
les personnages secondaires peints jusque dans les moindres
détails avec une touche d’une extraordinaire
adresse et
finesse. Avec une sensibilité et une liberté de
langage
étonnantes Milena Agus déroule pour nous
l’histoire. Mais il vous faudra attendre les
dernières
pages pour tout comprendre. Enfin, presque tout, car comme dans la vie,
la vérité se
dérobe … Vous allez
dévorer ce livre d’une traite, mais vous ne
l’oublierez pas.
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Liana Levi
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EXTRAIT |
Grand-mère
parlait peu, mais elle était toujours de la partie elle
aussi,
les journées coulaient, elle aimait Cagliari pour les
voisines
qui ne dramatisaient pas comme au village, si quelque chose n'allait
pas, elles disaient Ma
bbai !
C'est rien ! et si par exemple une assiette tombait par terre
et
se cassait, alors qu'elles étaient très pauvres,
elles
haussaient les épaules et ramassaient les morceaux. Au fond,
elles étaient contentes d'être pauvres, cela
valait mieux
qu'avoir de l'argent comme tous ceux qui, à Cagliari,
avaient
bâti des fortunes sur le malheur des autres, à sa
martinicca 1
ou en pillant les décombres avant qu'arrivent les pauvres
gens
à la recherche de leurs biens. Et puis, elles
étaient
vivantes, mi
narras nudda !
ça te paraît rien ! Grand-mère
pensait que
c'était à cause de la mer, et du ciel bleu, et de
l'immensité qu'on voyait du haut des remparts, dans le
mistral,
tout était si infini qu'on ne pouvait pas
s'arrêter
à sa petite vie.
☐
p. 24
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Mal di pietre »,
Milano : Nottetempo, 2006
- «
Mal de pierres [suivi de] Comme une funambule »,
Paris : Librairie générale
française (Le
Livre de poche, 31203), 2008
- «
Mal de pierres » édition augmentée
d’une
nouvelle inédite et d’un dessin original de Pef,
Paris :
Liana Levi, 2016
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Dans
l'adaptation cinématographique de Nicole Garcia (2016) le
sud de
la France remplace la Sardaigne, et les libertés prises
à
l'égard du roman de Milena Agus sont nombreuses.
Plutôt qu'une
“ miniature ” à
l'écriture vive, la réalisatrice met en images un
lourd
mélodrame — que
l'interprétation de Marion
Cotillard, dans le rôle principal, ne parvient pas
à
sauver.
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- « Battement d'ailes »,
Paris : Liana Levi, 2008
- « Mon
voisin », Paris : Liana Levi, 2009
- « Quand
le requin dort »,
Paris : Liana Levi, 2010
- « La
comtesse de Ricotta »,
Paris : Liana Levi, 2012
- « Sens
dessus dessous », Paris : Liana Levi, 2016
- « Terres promises »,
Paris : Liana Levi, 2018
- « Une saison douce », Paris : Liana Levi, 2021
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mise-à-jour : 25 février 2021 |
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