Entre terre et
mer : sociétés littorales et
pluriactivités
(XVe-XXe
siècle) / sous la dir. de Gérard Le
Bouëdec, François
Ploux, Christophe Cérino et Aliette Geistdoerfer. - Rennes : Presses
universitaires de Rennes, 2004. -
391 p. : cartes ; 24 cm. -
(Histoire).
ISBN
2-86847-999-5
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La
pluriactivité dans les sociétés
littorales
est souvent perçue comme la recherche d'un
équilibrage des ressources tirées du travail de
la mer
(pêche) d'une part, de la terre (agriculture) d'autre part.
Les
actes du colloque organisé par l'université de
Bretagne
Sud-Lorient en octobre 2002 montrent les limites d'une telle approche
et ses effets réducteurs : il existe en effet
autant de
formes de pluriactivité que de
sociétés
concernées et, au sein d'une même
société,
la pratique évolue avec le temps, ce qu'éclaire
la
structure du recueil où, après une
première partie
consacrée à l'évolution
de la recherche, trois époques
consécutives sont distinguées : Du Moyen Âge au XVIIIe
siècle, L'âge industriel, Le XXe
siècle
; enfin, le regard porté sur ces pratiques n'est jamais
neutre,
selon qu'il émane d'une source de pouvoir (politique ou
économique) ou d'un observateur réputé
neutre.
Le cas
particulier des sociétés insulaires illustre
cette
diversité et accentue certaines tendances.
Imposée par
l'isolement, la tendance au fonctionnement autarcique est
généralement perçue comme une menace
par tous les
représentants d'une autorité
centralisée, ce que
mettent en évidence les travaux menés aussi bien
à
Belle-Île au XVIIIe
siècle que dans l'archipel des Mergui aujourd'hui.
Enfin, la
pratique traditionnelle de formes de pluriactivités
imposées par le milieu naturel ou
délibérément choisies par des
populations
éprises d'une certaine forme de liberté entre en
compétition avec des choix imposés de
l'extérieur
en faveur du partage des activités anciennes avec les
nouveaux
besoins nés de l'essor de l'industrie touristique
— une
menace d'autant plus pernicieuse qu'elle prétend s'appuyer
sur
le réalisme économique d'une part, sur la prise
en compte
de contraintes d'environnement d'autre part (questionnement au
cœur de nombreux projets de « parcs
marins » comme le
souligne l'exemple du nord de la Sardaigne par exemple).
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SOMMAIRE
(extrait) |
Deuxième
partie : Des
sociétés littorales pluriactives du
Moyen-Âge au XVIIIe
siècle
- Albert-Michel Luc, Les gens de Ré au
XVIIIe
siècle (1681-vers 1790) : marins d'une terre, terriens d'une
mer — pp. 95-113
- Christophe Cérino, Entre terre et mer, pratiques
socioprofessionnelles et subsistance à
Belle-Île-en-Mer au XVIIIe
siècle — pp. 131-145
- Antoine-Laurent Serpentini, À propos de la
pluriactivité en Corse au XVIIIe
siècle, Les marins et la terre : l'exemple bonifacien
— pp. 163-175
Troisième
partie :
La pluriactivité à l'âge industriel :
continuité et renouvellement
- Jean-Christophe Fichou, Des fonctionnaires au four et au
moulin : les gardiens de phare (1839-1939) — pp.
227-239
- Karine Salomé, Renouvellement
des activités et des identités insulaires :
l'île
de Batz face aux bouleversements économiques et sociaux
(1850-1914) — pp. 275-283
Quatrième partie
: La pluriactivité au XXe
siècle : résistances et nouveaux usages
- Gabriella Mondardini, Les vieux et les nouveaux usages
des lieux marins en Sardaigne — pp. 287-301
- Jeanne Bethsy, Les
rapports à la terre et à la mer dans les
sociétés littorales : modes
de vie, contraintes ou choix [archipel de la Guadeloupe]
— pp. 303-317
- Jacques Ivanoff, La pluriactivité :
manipulation politique de la survie et moteur des dynamiques
identitaires [archipel des Mergui]
— pp. 319-340
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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mise-à-jour : 25
janvier 2007 |
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