NOTE DE L'ÉDITEUR : La vie de Louis Langomazino (1820-1885) est un véritable roman. Cet ouvrier mécanicien né à Saint-Tropez fut d'abord jusqu'à la fin de la Seconde République, un remarquable organisateur du mouvement ouvrier et populaire tant à l'arsenal de Toulon, dans les années 1840 qu'à Marseille en 1848, et dans les Basses-Alpes où il fut journaliste et militant politique un peu plus tard.

Déporté politique en 1851 aux îles Marquises, il y refait sa vie et devient dans la seconde moitié de son existence, à Tahiti, un notable de la Polynésie française.

Cette vie est comme l'écrit Dominique Lecœur, un triomphe de la volonté, mais elle est aussi la manifestation d'une personnalité exceptionnelle à bien des égards. A travers cette histoire passionnante, nous voyons aussi revivre la Provence urbaine et rurale du milieu du siècle, sa vie politique mouvementée et nous découvrons avec étonnement l'histoire méconnue d'une société coloniale. Dominique Lecœur, auteur d'un mémoire de maîtrise universitaire sur Louis Langomazino, et maintenant attaché culturel en Espagne, nous donne enfin la biographie attendue d'un de ces inconnus qui font l'Histoire.

Raymond HUARD

L'HUMANITÉ, 17 décembre 2002 : […]

Dominique Lecœur […] nous raconte la vie d'un ouvrier forgeron varois, aussi intelligent, batailleur qu'intrépide, Louis Langomazino (1820-1885), qui fut condamné à la déportation aux îles Marquises par une cour de justice de Lyon pour son opposition à Louis-Napoléon Bonaparte, quelques mois avant le coup d'État du 2 décembre 1851. Sa peine commuée, il fut transporté à Tahiti, où Longomazino se mit au service des populations, achevant sa vie à Papeete après trente-cinq années de colonie, en notable philanthrope. Dans sa préface, Raymond Huard a raison de comparer la biographie de Longomazino à un « roman », un roman insolite comme l'était pour ses contemporains le monde désormais si étendu dans lequel ils étaient appelés à vivre.

[…]

Claude Mazauric

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

• Eric Fougère, « Trois déportés simples aux îles Marquises », in Île-prison, bagne et déportation, Paris : L'Harmattan, 2002 (pp. 110-115)