Funérailles
de Gauguin : du nouveau ? / Joseph Le Port. - Bulletin
de la Sté des Études océaniennes (Papeete),
n° 279/280, décembre 1998/mars 1999, pp. 2-24
Ua mate Gaugin i te 'a 8 o mai 1903, La mort de Gauguin en marquisien
/ [Monseigneur] Hervé-Marie Le Cléac'h. - Bulletin
de la Sté des Études océaniennes (Papeete),
n° 279/280, décembre 1998/mars 1999, pp. 26-27
Petite histoire de la tombe de Gauguin / Robert Koenig. - Bulletin
de la Sté des Études océaniennes (Papeete),
n° 279/280, décembre 1998/mars 1999, pp. 28-31
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■ La recherche et la confrontation d'archives, souvent
inédites, permettent à Joseph Le Port de
préciser le récit, assez confus jusqu'à
maintenant, des heures écoulées entre le décès
du peintre et son inhumation au cimetière qui domine Atuona.
Un travail minutieux qui n'apporte rien d'essentiel pour qui
se soucie exclusivement de Gauguin et de son œuvre, mais
qui jette un éclairage original sur la cohabitation de
confessions concurrentes en terre de mission.
On notera la question que le
frère Ancillin Mahé, qui enseignait à Atuona
depuis 1899, inscrit le 8 mai 1903 au soir dans son journal :
Le voilà mort, […]. A présent, où
est-il ?
■ Monseigneur Le Cléac'h, ancien évêque des îles
Marquises, qu'il aime et connaît mieux que personne, révèle
un document émouvant : le constat du décès
de Gauguin, rédigé en marquisien, sur un livre
de compte tenu par James Kekela (1824-1904), missionnaire hawaiien
en poste aux Marquises depuis 1860. Gauguin lui louait un enclos
pour son cheval : le prix de la location fut régulièrement
payé : un trait continu bordant la colonne des
dates mensuelles le prouve. Le 8 mai 1903 est un jour spécialement
souligné :
Ua mate Gaugin i te
a 8 o mei 1903 i te hora onohuu i mate havaiki ai
Gauguin est décédé le 8 mai 1903
à dix heures il mourut de mort-havaiki (la mort
qui mène à Havaiki)
■ Robert Koenig conclut ce funèbre dossier par
un rappel des péripéties auxquelles fut exposée
la sépulture du peintre. Sauvée de l'anonymat en
1921 par un membre de la Société des fakirs américains
(!), restaurée une première fois en 1929 par les
soins de la Société des Études Océaniennes,
elle ne trouve l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui qu'à
partir de 1958 grâce à l'initiative du peintre de
la Marine Pierre Bompard, et aux bras de quelques Marquisiens
réquisitionnés pour le transport de pierres de
70 à 80 kg depuis une vallée voisine.
Enfin, c'est en 1973 que la Fondation Singer-Polignac fait
réaliser le bronze d'Oviri qui, depuis, veille sur le
cimetière d'Atuona.
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- Pierre Bompard, « La
nouvelle tombe de Gauguin à Atuona », Journal
de la Sté des Océanistes (Paris), tome XV,
n° 15, 1959
- Pierre Bompard, « Ma
mission Paul Gauguin aux Marquises », Paris :
Éd. des deux miroirs, 1962
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