Thomas More

L'Utopie de Thomas More — facsimile de l'édition de novembre 1518 : édition et traduction par André Prévost

Mame

Paris, 1978
bibliothèque insulaire

       

utopies insulaires
L'Utopie [fac-similé de l'éd. de Bâle (Frobel), 1518 ; trad. française en regard] / Thomas More ; présentation, texte original, appareil critique, exégèse, traduction et notes par André Prévost ; préface de Maurice Schumann. - Paris : Mame, 1978. - 783 p. : ill. ; 25 cm.
ISBN 2
-7289-0089-2
Raphaël Hythlodée mon son île à Thomas More (1518)
Le texte original de Thomas More a fait l'objet de quatre éditions en latin :
  • Louvain (1516),
  • Paris (1517),
  • Bâle 3e éd., mars 1518,
  • Bâle, 4e éd., novembre 1518.
Pour cette édition qui fait référence aux yeux des spécialistes, André Prévost a retenu le texte publié à Bâle en novembre 1518 ; « il justifie ce choix en relevant des détails typographiques et iconographiques qui ont tout l'air de retouches souhaitées par l'auteur » 1.
       
1. Germain Marc'hadour, « Ubiquitas Utopiae », Moreana, vol. 35, 134, Angers, juin 1998.
Bois-gravé attribué à Ambrose Holbein (éd. de mars 1518) en bas à gauche, Raphaël Hythlodée montre “ son ” île à Thomas More
JEAN-MICHEL RACAULT : Ce classique de la littérature anglaise (…) a été écrit et publié en latin (De optimo reipublicae statu, deque nova Insula Utopia, « De la meilleure forme de communauté politique et de la nouvelle île d'Utopie »), un latin dont tous les éditeurs, commentateurs et traducteurs ont souligné la difficulté et les ambiguïtés. Humaniste épris de belles lettres, More est aussi un juriste et un négociateur pour qui le latin parlé est la langue de travail usuelle, d'où, comme le relève André Prévost dans sa monumentale édition critique du texte, la présence de trois niveaux de langue très différents : latin parlé véhiculaire dans la transcription des entretiens du premier livre, langue spécialisée ou technique lorsqu'il s'agit de débats philosophico-religieux ou de l'évocation des métiers, langue poétique ou oratoire lorsque le contexte justifie une recherche esthétique. Les néologismes et les jeux de mots de l'auteur compliquant encore la tâche du traducteur, toute traduction de L'Utopie est aussi inévitablement une interprétation. Enfin L'Utopie n'est pas un texte clos : entre l'édition de Louvain (1516) et la version ne varietur publiée à Bâle en 1518, l'œuvre s'enrichit d'un paratexte proliférant (malheureusement omis dans la majorité des éditions modernes) constitué pour l'essentiel par des échanges de correspondances entre grands noms de l'humanisme européen portant sur l'Utopie envisagée à la fois comme création littéraire et comme mythe collectif : lettres d'Erasme à l'imprimeur Frobenius, de Guillaume Budé à Thomas Lupset, de Pierre Gilles à Jérôme Busleiden, de Thomas More à Pierre Gilles, de Busleiden à More ; plus divers poèmes et documents annexes, dont un sizain latin attribué à un certain Anemolius, « poète lauréat », ainsi qu'un quatrain « en langue vernaculaire des Utopiens » qui constitue l'unique témoignage direct sur ce que pourraient être l'idiome et le système graphique du pays imaginaire.

« Insularité et continentalité chez More : langues, espaces et histoires dans L'Utopie » in Robinson & compagnie : aspects de l'insularité politique de Thomas More à Michel Tournier, Paris : Petra (Des îles), 2010, pp. 48-49.
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « L'Utopie » trad. de l'anglais par Victor Stouvenel, Paris : Librio (Philosophie), 2018
  • « L'Utopie » trad. de l'anglais par Victor Stouvenel, revue et corrigée par Marcelle Bottigelli, Bruxelles : Aden, 2016
  • « L'Utopie » trad. du latin par Jean Le Blond (1550), revue par Barthélémy Aneau (1559), révisée et modernisée par Guillaume Navaud, Paris : Gallimard (Folio classique, 5413), 2012
  • « L'Utopie, ou le traité de la meilleure forme de gouvernement » trad. de Marie Delcourt, présentation et notes par Simone Goyard-Fabre, Paris : Flammarion (GF, 460), 1987
  • Paul-Augustin Deproost, Charles-Henri Nyns et Christophe Vielle (dir.), « Chemins d'utopie : Thomas More à Louvain, 1516-2016 », Louvain-la-Neuve : Presses universitaires de Louvain, 2015
  • Nicole Morgan, « Le sixième continent : l'Utopie de Thomas More, nouvel espace épistémologique », Paris : Vrin (De Pétrarque à Descartes, 59)), 1995

mise-à-jour : 25 février 2020
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