L'île sous cloche /
Xavier de Langlais ; avant-propos de Tugdual de
Langlais ; préface de l'auteur à la
première édition ; postface de Joseph
Altairac ; bois gravés de l'auteur pour
l'édition originale. - Spézet : Coop
Breizh, 2002. - 286 p. : ill. ;
20 cm.
ISBN 2-84346-150-2
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Xavier de Langlais (1906-1975)
a écrit son livre en breton au début de la
seconde guerre mondiale, avant de le traduire en
français ; c'est cette version française
qui fut publiée en premier lieu. Bien plus que les
influences littéraires avouées par l'auteur (Wells, Barjavel, Jacques Spitz),
l'œuvre reflète l'angoisse engendrée
par la guerre et, surtout, par la nature du régime
déshumanisant qui en portait la responsabilité.
Le récit peut
se lire comme une robinsonnade à rebours : Liliana,
l'héroïne, échouée
après un naufrage sur une île inconnue, doit
affronter une population habile à maîtriser toutes
les technologies et, en particulier, celles du vivant ; elle
n'est, aux yeux des Îlsouclochiens,
qu'une fille sauvage.
Comme les récits de
Karel Capek,
l'utopie imaginée par Xavier de Langlais met en doute la
vertu civilisatrice du progrès ; l'auteur a perdu
toute illusion : “ le monde sur
lequel Liliana s'est échouée n'est pas aussi
artificiel qu'il semble à première vue :
si l'expérience de L'Île-sous-cloche
n'a pas encore été tentée, elle peut
l'être dès demain. Elle peut l'être,
donc elle le sera ” — Préface
à la première édition, p. 11.
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EXTRAIT |
— C'est une fille sauvage
(…) aucun doute là-dessus : une vraie
fille sauvage. C'est-à-dire une créature dont la
lumière interne n'a pas été
complètement étouffée ; les
reflets de ses yeux l'indiquent assez.
« Encore ne suis-je pas tellement assuré
qu'il ne s'agisse que de reflets !
« Les ultimes précisions que je suis en
mesure de vous confier achèveront en effet de vous
éclairer sur sa nature profonde ! La
jeune fille sauvage a été surprise en train de
rire et de pleurer. »
Le discours de Sa Proéminence avait
été suivi par ses confrères avec une
telle attention que nul d'entre eux n'avait songé
à le quitter du regard (…). Pourtant ses
dernières paroles les surprirent si vivement qu'ils se
cachèrent la tête au pli de leurs petits bras
levés aussitôt qu'ils les eurent entendues.
— Elle a une
âme ! firent-ils en écho, tous
ensemble.
☐
p. 224
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Langleiz
[Xavier de Langlais], « Enez ar
rod », Rennes : Ar Balb, 1949
- Xavier
de Langlais, « L'île sous
cloche » [trad. par l'auteur du roman d'anticipation
Enez ar rod], Nantes :
Aux portes du large, 1946
- Xavier
de Langlais, « L'île sous
cloche », Paris : Denoël, 1982
- Langleiz
[Xavier de Langlais], « Enez ar
rod », Lesneven : Hor Yezh, 2000
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mise-à-jour : 25
avril 2014 |
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