4ème édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2002)
Grand Prix
des Îles du Ponant |
Gertal et autres nouvelles,
suivi d'extraits du Journal [1946-2002] de l'auteur / Joseph
Zobel. - Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2002. -
222 p. ; 22 cm.
ISBN 2-84450-153-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Dans ce recueil de nouvelles inédites, Joseph Zobel donne
une fois de plus la mesure du talent de conteur qui a fait de lui un
des écrivains antillais les plus populaires.
La première
nouvelle, Gertal, nous ramène un
étonnant personnage qui nous était apparu dans Laghia
de la Mort, et qui nous reçoit chez lui quelques
décennies plus tard, dans une situation aussi tendue. Le
récital, une soirée en Guadeloupe.
Escale dans un bar branché faisant suite, sur fond de James
Brown, au concert d'un guitariste virtuose, sert de prétexte
au narrateur pour nous parler de l'amour fraternel et de la magie du
spectacle, qui meurt quand s'éteignent les projecteurs. L'homme
au baiser de silence est le récit d'une rencontre
aussi brève que singulière dans le Paris de
l'immédiat après-guerre, un hymne à
l'amitié par delà les frontières et
les circonstances. Avec L'étrangère,
nous retrouvons le petit yacht assurant la liaison entre Fort-de-France
et Petit-Bourg, et qui ramène cette fois une femme partie
faire fortune bien des années plus tôt
à Panama. Joseph Zobel partage enfin, avec humour et
légèreté, les petits tracas du
quotidien dans le récit intitulé Le
porte-monnaie.
Ce recueil de nouvelles est
suivi d'extraits du Journal de l'auteur, de 1946 à 2002,
dont les premiers avaient été publiés
dans le livre D'Amour et de Silence en 1994. A
travers quelques moments de la vie de Joseph Zobel, nous avons le
privilège de découvrir son parcours et son
entourage au fil des ans, ainsi que le regard qu'il pose sur le monde
contemporain. Une manière privilégiée
d'en apprendre un peu plus sur l'auteur de La Rue Cases Nègres.
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EXTRAIT |
Michel est un écrivain que je rencontre
presque chaque dimanche au marché aux puces. Il a
écrit plusieurs livres, des romans, qui ont fait de lui un
écrivain connu et un homme que l'on regarde avec
amitié. […] C'est un homme qui, à mes
yeux, ne vit que de lecture et d'écriture. Un homme
agréable pourtant, mais avec qui je ne peux pas causer
longtemps. Lui, en chinant, a l'air préoccupé et
pressé. Je n'ose pas le distraire.
Pourtant dimanche dernier, c'est lui qui m'a
abordé. M'a longuement parlé. Longuement du
dernier livre de Maryse Condé 1. Parce qu'elle y parle de moi longuement et avec
ferveur. De son émerveillement d'avoir découvert La
Rue Cases Nègres quand elle n'était
qu'une lycéenne à la Guadeloupe.
Quelle n'a pas été ma
confusion et mon étonnement ! Je ne saurais dire si
j'étais content ou embarassé — ou plus
embarassé que ravi — d'entendre Michel me parler
de ce livre de Maryse Condé qui disait tant de bien de moi,
et d'assister à l'enthousiasme qu'il y mettait.
Ce dimanche-là où
lui-même m'était apparu les joues bien
rasées sous un élégant petit chapeau
de feutre gris, détails qui me renvoyèrent
aussitôt à sa femme qui
renchérissait :
— C'est un livre très
intéressant dans lequel elle raconte entre autres sa vie
d'étudiante, son militantisme, ses débuts de
professeur, mais ce qui nous a particulièrement
touchés, Michel et moi, ce sont les deux pages qui vous sont
consacrées et dont nous nous réjouissons comme si
c'était un honneur qu'on nous rendait.
☐
Journal,
février 1999,
pp. 214-215
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Les jours immobiles, roman antillais »,
Fort-de-France : Imprimerie officielle, 1946 ;
Nendeln (Liechtenstein) : Kraus, 1979 ; sous le titre
« Les mains pleines d'oiseaux »,
Paris : Nlles éd. latines, 1978
- « Laghia
de la mort », Fort-de-France : Bezaudin,
1946 ; Paris, Dakar : Présence africaine,
1978, 1996
- « Diab'là »,
Paris : Nlles éd. latines, 1947, 1975, 1989, 2015
- « La rue Cases-Nègres »,
Paris : J. Froissart, 1950 ; Les Quatre jeudis,
1955 ; Paris, Dakar : Présence africaine,
1983, 1984, 1997
- « La
fête à Paris »,
Paris : La Table ronde, 1953 ; sous le titre
« Quand la neige aura fondu »,
Paris : Éd. Caribéennes, 1979
- « Le
soleil partagé », Paris, Dakar :
Présence africaine, 1964, 1984, 2012
- « Incantation
pour un retour au pays natal », [Anduze] :
chez l'auteur, 1965 ; in « Le soleil m'a
dit … Œuvre
poétique », Matoury (Guyane) :
Ibis Rouge, 2002
- « Et
si la mer n'était pas bleue »,
Paris : Éd. Caribéennes, 1982
- « Mas
Badara », Paris : Nlles éd.
latines, 1983
- « Poèmes
de moi-même », [Anduze] : chez
l'auteur, 1985 ; in « Le soleil m'a
dit … Œuvre
poétique », Matoury (Guyane) :
Ibis Rouge, 2002
- « D'amour
et de silence », Fréjus :
Librairie Prosveta, 1994 ; in « Le soleil
m'a dit … Œuvre
poétique », Matoury (Guyane) :
Ibis Rouge, 2002
- « Le
soleil m'a dit … Œuvre poétique »,
Matoury (Guyane) : Ibis Rouge, 2002
- « La forge de Zobel » contes et reportages parus dans Le Sportif de Fort-de-France, réunis par Charles W. Scheel, Paris : Scitep, 2018
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Sur le site « île en
île » : dossier Joseph Zobel |
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mise-à-jour : 13 février 2020 |
Né
à Rivière-Salée (Martinique) le 26
avril 1915, Joseph
Zobel est mort samedi 17 juin 2006. |
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