1ère édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 1999)
ouvrage en
compétition |
Le voyage de Jabel /
Angèle Jacq. - Rennes : Éd.
Ouest-France, 1999. - 229 p. ; 23 cm. -
(Latitude ouest).
ISBN 2-7373-2491-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : “ Songez donc ! A Kemper, autour de la
boule sur son bureau, l'Aotrou lui avait indiqué de la
pointe de son crayon le tracé
à parcourir. Elle l'avait suivi, retenant son
souffle, pour constater qu'elle ferait presque le tour du
monde ! Elle, Jabel, qui n'avait jamais
été à l'école et ne parlait
pas le français ! ”
Jabel a jusque-là
usé sa vie à gratter la terre des autres. Lorsque
son bon à rien et ivrogne de mari trépasse, elle
découvre la liberté : celle
de travailler comme elle l'entend,
de dépenser son argent comme bon lui semble et,
surtout, de se rendre à l'autre bout
du monde, sans savoir où il se situe.
C'est loin, très loin, mais là-bas, en
Nouvelle-Zélande, elle a un fils, une bru et un petit-fils
qui vient de naître …
❙ | Fille
de paysan, Angèle Jacq est née en 1937 à Landudal,
près de Quimper. D'abord exploitante agricole, puis
représentante en produits alimentaires, employée de
banque, syndicaliste et correspondante de presse, elle partage
maintenant son temps entre le jardinage et l'écriture, dans son
village natal. Angèle Jacq est décédée dans la nuit du lundi 12 avril 2021 à Quimper. |
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EXTRAIT |
La flamme
monta, grimpa, s'éleva si haut — et la lourde
fumée noire et épaisse des herbes encore humides
se porta si loin — que Marie-Louise accourut,
affolée, avec Jean son mari, bientôt suivis par
les voisins des tenures environnantes : un incendie
dévorait sûrement le penn-ti,
s'étaient-ils tous dits, il fallait
l'éteindre ! Jabel n'en demandait pas tant mais les
remercia de leur sollicitude, et puisqu'ils étaient venus
elle allait faire d'une pierre deux coups. Fêter la
Saint-Jean autour du feu comme autrefois et leur conter son
odyssée.
D'une fourchée à l'autre
jetées dans le feu, elle se mit à raconter la
Nouvel' Zéland'. Ses geysers et ses cascades, les
jaillissements magiques et les chutes vertigineuses. Pour
décrire leur gigantisme, Jabel enflait la voix et plantait
sa fourche dans le sol pour libérer ses mains et mimer les
courbes et les voltiges des eaux qui dans un endroit tombaient de la
montagne et dans un autre surgissaient de la terre. Sa voix devenait
presque murmure pour évoquer le mystère du sable
noir qui portait le deuil de la mer dans un broché
d'écume blanche. A Auckland, les mâts des navires
dressés dans le port ressemblaient à une
désolante forêt de décembre. Elle
raconta les choses, elle raconta les gens […]
☐ pp. 213-214
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Le
voyage de
Jabel », Rennes : Ouest-France,
2001 ; Saint
Evarzec : Ed. du Palémon, 2004
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mise-à-jour : 14 avril 2021 |

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