1ère édition du Prix du Livre Insulaire
(Ouessant 1999)
ouvrage en compétition |
Biguine blues / Roland
Brival. - Paris : Phébus, 1999. - 188 p. ;
24 cm. - (D'Aujourd'hui).
ISBN 2-85940-581-X
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Théodore Bougainville, vieux
chanteur de « bel-air » initié à bien
des mystères de son île, quitte sa cabane pour s'en
aller mourir à sa vraie place : sur la route. Parvenu
à la ville — qui a décidément
bien changé —, il rencontre Djana et Augustin,
deux gamins paumés qui sont comme on dit à l'âge
des amours …
Le vieux Théo, qui a plus
d'une malice dans son sac, les aidera à vivre (il en connaît
un bout sur la question) : un métier qui s'apprend,
pourvu qu'on ait l'art. Eux l'aideront à mourir :
pas facile non plus, car personne ne pense à s'entraîner
à ça, pourtant il faut bien.
Brival, comme toujours, nous
distille là une drôle de potion : sagesse et
folie à parts égales, avec une dose de tristesse,
un zeste de canaillerie, un souffle de rage peut-être,
et beaucoup d'indulgence. ❙ Critique
littéraire, homme de théâtre, compositeur et
chanteur, mais aussi peintre à ses heures, Roland Brival
s'est longtemps voulu l'homme-orchestre d'un art résolument
« métis », impatient de dépasser
clivages ethniques et frontières. Mais c'est surtout comme
romancier qu'il s'emploie aujourd'hui à tailler des
brèches dans les clôtures où s'enferme de plus en
plus étroitement le sentiment identitaire de nos
contemporains — cette triste superstition d'une
société pourtant bien placée pour savoir que la
barbarie, loin d'être l'apanage des peuples restés au
contact de l'antique nature, loge juste sous nos fenêtres.
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L'HUMANITÉ, 6 mai 1999 : […]
Parabole superbe que cet aller-retour
entre la nécessité d'une mort juste, utile et belle
puisque porteuse d'avenir et cette jeunesse en devenir qui ne
peut, sans racines, espérer toucher le ciel. Attention
cependant, pas de nostalgie, ni de passéisme facile chez
le narrateur juste le souci face à une île qui est
la sienne, la Martinique, de « réapprendre
à se construire à se rebaptiser du nom d'homme
comme le dirait le père Théodore ».
Enfin, impossible de clore sans saluer cette écriture
quasi musicale, non pas dans sa sonorité mais plus dans
sa capacité impressionnante à moduler le texte
en un tempo toujours juste et jamais exotique. Roland Brival
est musicien tout comme Théodore, il est aujourd'hui aussi,
l'un des écrivains français les plus novateurs.
Fabrice Lanfranchi
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Martinique des cendres », Paris : Olivier Orban, 1979
- « Le sang du roucou », Paris : Jean-Claude Lattès, 1982
- « La
montagne d'ébène », Paris : Jean-Claude
Lattès, 1984 ; Paris : Librairie
générale française (Le Livre de poche, 6060), 1985
- « No man's land », Paris : Jean-Claude Lattès, 1986
- « Le chevalier de Saint-Georges », Paris : Jean-Claude Lattès, 1991
- « Bienvenue à Fort-de-France » in : Bernard Magnier (éd.), A peine plus qu'un cyclone aux Antilles, Cognac : Le Temps qu'il fait, 1998
- « Bô », Paris : Phébus (D'Aujourd'hui), 1998
- « La robe rouge », Paris : Phébus (D'Aujourd'hui), 2000.
- « En eaux troubles », Paris : Phébus (D'Aujourd'hui), 2001
- « Cœur d'ébène », Paris : Phébus, 2004
- « L'ensauvagé », Paris : Ramsay, 2007
- « Nègre de personne », Paris : Gallimard, 2016
- Paola Ghinelli, « Entretien
avec Roland Brival », in Archipels
littéraires, Montréal : Mémoire
d'encrier, 2005
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mise-à-jour : 24 janvier 2017 |
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Prix R.F.O. Salon du Livre Paris, 2000 |
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