En quête de la lumière du monde, Frédéric Ohlen marque six haltes où s'affrontent espoirs insensés et implacables raisons de désespérer : Les yeux ouverts, Une odieuse douceur, Passants et passeurs, Festins, La paume et l'écume, Un éléphant de cristal.

Ce voyage où se mêlent inégalement l'horreur et la lumière ignore les frontières du temps et des géographies ; de rares fois quelques mots signalent, au bas des strophes, ici : Rome 1563, là : Mauritanie 1913, ailleurs encore : Port-au-Prince 1965, Pas-de-Calais 2003, Constantinople 1020.

L'éléphant de cristal, où s'achève le périple, laisse peu de place à l'espérance — sinon ces mots ultimes : « Les plaines / refleuriront / a dit l'enfant. »

EXTRAIT

Peuple de la mer ils remontaient les estuaires jusqu'au point précis où le mascaret fait mourir les navires Suivant la poussée au pied d'un tertre ils trouvèrent une source surent que c'était ici la fin du voyage Avec leurs nefs ils firent leurs premières huttes Leurs plus belles haches ils les offrirent aux vasières les vouèrent au dieu silencieux du fleuve Et leurs têtes semblables à la touffe des guis ☐ La paume et l'écume, p. 84

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

• « La voie solaire », Paris : Galerie Racine, 1996
• « La peau qui marche (et autres poèmes) », Nouméa : L'Herbier de Feu, 1999
• « Brûlures », Nouméa : Grain de sable, 2000
• « Premier sang », Nouméa : Grain de sable, 2001
• « Duo », in Ô saisons, ô châteaux !, Nouméa : L'Herbier de feu, 2001
• « Le marcheur insolent », Nouméa : Grain de sable, L'Herbier de feu, 2002
• « Venir au jour », Nouméa : L'Herbier de feu, 2009
• « Anima æterna », Nouméa : L'Herbier de feu, 2011
• « Fils du ciel », Nouméa : L'Herbier de feu, 2011
• « Quintet », Paris : Gallimard (Continents noirs), 2014
• « Les mains d'Isis », Paris : Gallimard (Continents noirs), 2016

Sur le site « île en île » : dossier Frédéric Ohlen