Eduardo Jordá

Mais ça arrive, poèmes en éd. bilingue trad. de l'espagnol par Renée Sallaberry

Fédérop

Gardonne, 2006
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Méditerranée
Baléares

parutions 2006

Mais ça arrive / Eduardo Jordá ; poèmes en éd. bilingue, trad. de l'espagnol par Renée Sallaberry. - Gardonne : Fédérop, 2006. - 109 p. ; 21 cm. - (collection Paul Froment).
ISBN 2-85792-166-7
Eduardo Jordá a participé au 8e Salon du Livre Insulaire (Ouessant, 23-27 août 2006).
9ème édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007
livre sélectionné

Hymne à la vie à la lisière des champs de ruines …

Ménaché, Europe, n° 936, avril 2007

NOTE DE L'ÉDITEUR : Pour le poète espagnol Eduardo Jordá il est possible d'écrire de la poésie en s'inspirant de n'importe quel sujet de l'inépuisable expérience humaine. Aux thèmes éternels de la poésie universelle — l'amour, le passage implacable du temps, les cycles de la Nature, la menace de la mort. Eduardo Jordá ajoute ses variations personnelles sur le mystère de la vie, où se côtoient l'horreur et la beauté, comme sur cette pièce de monnaie méditerranéenne qui porte sur l'avers un taureau furieux, et sur le revers l'effigie d'un dieu souriant — Comment pouvais-je imaginer que cette monnaie / d'une cité méditerranéenne inconnue / allait un jour m'expliquer qui je suis ? (p. 63)

Dans la présente anthologie Eduardo Jordá nous donne à entendre les mots qu'Ophélie n'a jamais osé dire à Hamlet avant de se jeter dans la rivière ; les miracles quotidiens qui se produisent, le plus souvent à notre insu ; un haïku sur une nuit de juin ; l'évocation d'une rue commerçante laide et populeuse ; la recréation des derniers jours de Montaigne dans sa tour de Saint-Michel ; une nuit d'insomnie à San Pedro de Atacama ; un singe qui hurle et qui symbolise le désespoir après une rupture amoureuse …

La poésie d'Eduardo Jordá est essentiellement une réflexion constante sur les dualités insolubles de la vie : angoisse et émerveillement, cruauté et beauté, désespoir et joie.

Les poèmes réunis dans cette anthologie sont extraits des recueils suivants :

  • La estación de las lluvias (La saison des pluies), 2001
  • Ciudades de paso (Villes de passage), 2001
  • Tres fresnos (Trois frênes), 2003
  • Mono aullador (Le singe hurleur), 2005
EXTRAIT

DE RETOUR ICI

Et soudain une odeur de goudron et de fenouil
parvient jusqu'ici, tout près de la mer, jusqu'à la maison
dont personne ne se souvient qu'elle a été à nous.
La brise souffle en ce début d'été
et un pêcheur, tout seul, chante sur le quai et fume
la dernière cigarette. L'eau
heurte l'embarcadère,
tout aussi honteuse qu'un adolescent
quand il caresse enfin une veuve
dans la dernière maison d'un village.
Les lumières tremblotantes des barques
qui pêchent le calamar, vont et viennent.
Une fillette s'allonge sur le gazon
et compte les étoiles.
Un hibou vole.
Dans la rue, sous un lampadaire,
deux femmes bavardent, dans ce catalan si sonore
que parlaient mes grands-parents. Un gecko
se cache dans le mur. Il n'y a plus de moustiques.

Nous ne savons pas pourquoi, mais nous sommes
à nouveau sur la terrasse. Nous y retrouvons la grande table de pin,
les deux chaises, le hamac, le baquet
qui nous lavait du sel de la mer.
C'est l'heure du souper. Peu à peu, nous mettons la table.
Du vin blanc. Des olives noires. Du fromage.
Des tomates à l'origan. Une boîte d'anchois.
De l'huile et du pain. Miguel s'est déjà endormi.

Comme il fait frais ce soir ! Le pêcheur
regarde l'eau. La fillette est toujours là, comptant
les étoiles. La brise agite un rideau
en perles de verre. Les deux femmes se sont tues.

Nous sommes ici à nouveau. Comment est-ce possible
alors que nous étions morts depuis longtemps ?
Comment sommes-nous arrivés au Paradis ?

pp. 73 et 75

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Instant » trad. de l'espagnol par Renée Sallaberry, Bergerac : Les Amis de la poésie (Le Poémier de Plein Vent, 96), 2007
  • « Playa de los Alemanes », Seville : Algaida (Calembé), 2006
  • « Mono aullador », Seville : Algaida, 2005
  • « Glorieta de los lotos », Seville : Espuela de plata, 2004
  • « Lugares que no cambian », Barcelone : Alba, 2004
  • « Tres fresnos », Barcelone : Península, 2003
  • « Norte Grande : viaje por el desierto de Atacama », Barcelone : Península, 2002
  • « La ciudad perdida », Palma de Mallorca : Olañeta, 2001
  • « Ciudades de paso », Valence : Pre-Textos, 2001
  • « La estación de las lluvias », Seville : Renacimiento, 2001
  • « Canciones gitanas : diarios 1989-1992 », Barcelone : Península, 2000
  • « Orco », Saragosse : Prensas Universitarias de Zaragoza, 2000
  • « Terra incognita », Palma de Mallorca : Di7, 1997
  • « La fiebre de Siam », Barcelone : Laia, 1988
  • Blai Bonet, « El mar » trad. du catalan en castillan par Eduardo Jordá, Barcelona : Plaza & Janés, 1999
  • Josep Maria de Sagarra, « La ruta azul : viaje a los Mares del Sur » ed. de Eduardo Jordá, Barcelona : Península (Altaïr viajes, 24), 2000

mise-à-jour : 2 décembre 2009

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