Voyage dans le
Finistère / Jacques Cambry ;
présentation de Roger Dupuy. - Spézet :
Coop Breizh, 1993. - XIV-XIII-479 p. ;
22 cm. - [fac-sim. de l'éd. de Brest,
1836 ; la préface est propre à
l'éd. de 1979]
ISBN 2-909924-02-5
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S'inscrivant dans le fil d'une tradition
naissante, Cambry est le premier à donner une relation
érudite et fondée sur l'observation d'un voyage
dans le Finistère, à la fin du XVIIIe
siècle ; son témoignage revêt
de ce fait un intérêt particulier, pour
l'historien comme pour le géographe, le naturaliste ou le
sociologue. Les îles ont toute leur place dans ce
tableau : Batz (pp. 57-64), Sieck (p. 79),
Ouessant (pp. 197-200), l'île de Sein
(pp. 285-294), les Glénan (pp. 358-360) et
l'île Tristan (pp. 302-303).
Au moment
où
Cambry travaillait à l'élaboration de son
récit de
voyage en Finistère paraissait à Quimper un texte
anonyme, Fragmens du dernier voyage de la
Pérouse (1797). On est très
loin, en
apparence, de la mer d'Iroise … Il y est fait
état
d'une mystérieuse “ île
Bleue ”
où La Pérouse et son équipage auraient
trouvé une ultime et heureuse retraite, loin des convulsions
sanglantes qui agitaient la France de l'époque.
La paternité
de ce texte fait l'objet d'une controverse entre érudits
australiens, néo-zélandais et
français. Jacques Cambry, qui était à
Quimper en 1797, pourrait avoir pris une
part — décisive ? — dans
l'élaboration du texte. Les pages qu'il consacre
à l'île de Sein dans son récit de
voyage en Finistère (cf. ci-dessous) incitent à
le penser.
Cambry ne
s'est pas retiré à l'île de Sein, et
l'on sait aujourd'hui le sort de l'expédition conduite par
La Pérouse, ce qu'on ignorait en 1797.
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EXTRAIT |
Dans les tems de fureur, dans les tems de
tempête qui viennent de désoler la France, dans le
moment où j'écris ces lignes, qui ne voudrait
être l'ermite de Sein 1,
s'il ne préférait
de partager les dangers de ses frères, de ses amis, de sa
patrie, à ce repos, au bonheur, dont il jouirait seul dans
sa retraite.
Quittons cette île où la vie calme qu'on y
mène nous attacherait trop long-tems, et repassons au
continent.
☐
p. 294
1. |
« Dans la partie Ouest de
l'île, on voit une chapelle, petite, nommée
Saint-Corentin ; une maisonnette lui est adossée,
elle est accompagnée
d'un jardin muré près duquel est un puits de
seize à vingt pieds de
profondeur : l'eau en est très bonne. Les anciens
du pays rapportent
qu'un ermite y vivait dans les tems
reculés. » Voyage …,
p. 293.
—
Ces lignes ont suscité la curiosité d'Hippolyte
Violeau
et sont à l'origine de son roman historique, Amice du
Guermeur. |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Voyage
dans le Finistère, ou état de ce
département en 1794-1795 »,
Paris : Librairie du cercle social, an VII (1799)
- « Voyage
dans le Finistère » nlle éd.
accompagnée de notes par le chevalier de
Fréminville, Brest : J.-B. Lefournier, 1836
- « Voyage dans le Finistère, ou état de ce département en 1794 et 1795 » éd.
critique présentée et commentée par
Dany Guillou-Beuzit, Quimper : Sté
archéologique du Finistère, 1999 ; Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2011
- « Voyage
dans le Finistère » avec une
préface par Alain Boulaire, Paris : Éd.
du Layeur, 2000
|
- « Fragmens
du dernier voyage de la Pérouse »,
Quimper : Imprimerie de Pierre-Marie Barazer, an V
- « Fragmens du dernier voyage de
la Pérouse »
éd. par John Dunmore, Canberra :
National Library of Australia, 1987
- « Fragments
du dernier voyage de la Pérouse »
éd. et présentés par Jacques Gury, Revue
Dix-Huitième Siècle, 22, 1990, pp. 195-236 [en ligne]
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- John Dunmore,
« Utopie française, auteur
anglais ? », Revue Dix-Huitième
Siècle, 26, 1994, pp. 499-506 [en ligne]
- Jacques Gury,
« Fragments en
quête d'auteur », Revue
Dix-Huitième Siècle, 26, 1994, pp. 507-509 [en ligne]
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mise-à-jour : 8 janvier 2020 |
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