Amice du Guermeur,
étude morale et historique (1ère
moitié du XVIIème siècle) / Hippolyte
Violeau. - Paris : Sagnier et Bray, 1853. -
359 p. ; 18 cm.
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La retraite paisible dans
l'île opposée à la
frénésie des passions sur le
continent … Amice grandit dans l'île au
côté de son père, mais elle se laisse
séduire par un gentilhomme naufragé qui
l'épouse et l'entraîne sur le continent ;
passion tourmentée, déception, malheur ;
Amice reprend le chemin de l'île, perd son mari et retrouve
son père mourant : « Chaque
jour, depuis l'époque où elle perdit à
la fois son père et son mari, jusqu'à celle
où elle rendit le dernier soupir, on la vit passer plusieurs
heures les mains jointes, le front courbé, les yeux rouges
de larmes dans le cimetière de l'île ».
1. |
Extrait cité par A.-P.
Segalen : « L'île de Sein et les
écrivains », Les Cahiers de
l'Iroise, 4, octobre-décembre 1983. |
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CHARLES
LE GOFFIC : On montre près [de la chapelle Saint Corentin] un
pan de mur et un pignon ruiné, débris d'un
antique ermitage où se réfugia, dit-on,
à l'époque de la Ligue, un saint homme du
continent qui ne s'accordait point avec sa femme. Hippolyte Violeau a
tiré de cette tradition le sujet de son joli roman, Amice
du Guermeur.
☐ Sur
la Côte : L'île de Sein,
note, p. 123
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INCIPIT |
La Sena
de Pomponius Mela, l'île de Sein, des Saints ou de Sayne,
à l'extrémité du diocèse de
Quimper, est
nommée par les Bretons Enez-Sizun,
contraction de seiz hun, c'est-à-dire
sept sommeils. Il y a cinquante-cinq ans qu'un savant voyageur,
chargé de constater l'état politique, moral et
statistique du Finistère, en visitant cette île
célèbre, entendit les vieillards parler d'un
ermite dont
le souvenir traditionnel était venu jusqu'à eux
(1). On
montra à Cambry (c'était le nom du voyageur) la
maison
où habitait le solitaire. Elle était
située
à l'ouest, alors la partie la plus inculte de ce plateau de
rochers, et près d'une chapelle dédiée
à
saint Corentin. Seule couverte en ardoises, cette maison se distinguait
encore des cabanes du bourg par les merveilles qui
l'avoisinaient : ici un arbre, là une
citerne ; de
l'ombrage et de l'eau, c'étaient les seules
curiosités de
cette espèce qu'on trouvât dans l'île.
Cambry
ne dit un mot de cet ermite que pour envier sa retraite, quelque
sauvage qu'elle fût. Il ne le nomme point ; il ne
parle ni
des motifs qui l'engagèrent à fuir le monde, ni
de sa vie
à Enez-Sizun, ni de sa mort arrivée depuis
bientôt
deux cents ans. Le voyageur a vu dans l'île une maison qu'on
lui
a dit avoir été la demeure d'un
anachorète, et
c'est tout. J'ai trouvé que ce n'était pas assez,
et
j'écris, pour ceux qui penseraient comme moi, l'histoire de
Roland du Guermeur.
☐ pp. 3-4
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Jean-André
Le Gall, « Un brestois (presque)
méconnu : Hippolyte Violeau
(1818-1892) », Les Cahiers de l'Iroise,
n° 194, 2002 (pp. 23-27)
- Auguste-Pierre
Segalen, « L'île de Sein et les
écrivains », Les Cahiers de l'Iroise,
n° 4, 1983 (pp. 185-197)
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mise-à-jour : 6
février 2017 |
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