Hain-teny merina : Poésies populaires
malgaches / recueillies et traduites par Jean Paulhan ; préface de
Gisèle Rabesahala ; avant-propos d'Adrien Le Bihan. - Antananarivo :
Mission française de coopération et d'action culturelle, Foi et
justice, Alliance française, 1991. - 237 p. ; 22 cm. - (Arts et
cultures malgaches).
|
JACQUES FAUBLÉE : […]
Chaque hain-tény
ne doit pas être considéré comme une poésie
isolée, formant un tout, mais comme un élément,
séparé arbitrairement, d'une joute oratoire. Un Malgache
ne récite pas des hain-tény. Il « combat » en hain-tény. Ceci
est la principale découverte de Jean Paulhan. Il n'a pas
été le premier ni à éditer, ni à
traduire des hain-tény, mais il a été le premier à révéler leur valeur.
Cette
découverte d'un type littéraire pouvant atteindre
à une audience internationale a amené des Malgaches
à reprendre intérêt à la poésie de
leurs ancêtres, à l'étudier, et à tenter de
la ressusciter. Il fallait l'intelligence et la sensibilité de
Jean Paulhan pour révéler à un peuple son propre
génie, et, en une certaine mesure, à le ressusciter.
→ « Jean Paulhan malgachisant », Journal de la Société des Africanistes, 1970, vol. 40, n° 2, pp. 151-159 [en ligne] | ADRIEN LE BIHAN : On devrait garder toujours présent
à l'esprit, quand on parle de Jean Paulhan, qu'il a fait
son apprentissage de la littérature dans un pays où
on écrivait depuis très peu de temps, depuis 1826.
L'inexpérience a sûrement été contagieuse.
Elle poussait à la contemplation de paroles ancestrales
souvent obscures, les proverbes, et à n'écrire
qu'avec d'infinies prudences, en s'occupant avant tout de mettre
un mot devant l'autre — ce que fit aussi, en Bretagne,
Georges Perros, selon qui
les Bretons sont les Africains de l'Europe.
☐ « Retour de Lémurie »,
Paris : François Bourin, 1993 (p. 71)
|
CARPANIN MARIMOUTOU et
SERGE MEITINGER :
Le séjour [de Jean Paulhan] à Madagascar (1908-1910)
sera déterminant : il y exercera principalement les
fonctions de professeur […] au collège de Tananarive
tout en s'immergeant assez dans le milieu indigène pour
apprendre la langue malgache et pour s'efforcer de comprendre,
autant qu'il lui était possible, les fondements d'une
civilisation si différente de l'européenne. Il
y découvre ces étonnants petits poèmes coutumiers
et sociaux, elliptiques, allusifs et énigmatiques que
sont les hain-teny et il médite longuement sur
la nature et le maniement des proverbes — qui interviennent
aussi dans la structure des hain-teny — au point
d'envisager, longtemps encore après son séjour
malgache, une thèse de doctorat sur la Sémantique
du proverbe […].
Peu de temps après son
retour à Paris, il enseignera le malgache, pendant quelques
mois (1910-1911) à l'Ecole des langues orientales et publiera
en 1913, chez Paul Geuthner, un premier ouvrage sur « Les
Hain-Teny mérinas, poésies populaires malgaches »
avec une introduction, un appendice, un index et, en regard de
la traduction française, avec des notes abondantes, le
texte malgache et l'indication des vers proverbiaux. Travail
d'érudit et de candidat aux titres universitaires français,
cette approche se voulait explicative et, dans la tradition de
Durckheim et de son propre père, rationalisante. Elle
le laissa insatisfait et il ne cessa de méditer l'énigme
des hain-teny, polissant et repolissant sa traduction ;
il donnera, en 1939, chez Gallimard, une nouvelle version de
son approche sous le titre Les Hain-tenys qui, débarassée
de tout appareil trop savant, se concentrera sur l'énigme
sans la réduire.
☐ « Océan
Indien : Madagascar, La Réunion, Maurice »
textes réunis par Serge Meitinger et J.-C. Carpanin Marimoutou,
Paris : Omnibus, 1998 (pp. 1078-1079)
|
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Les Hain-Teny Mérinas : Poésies populaires malgaches » recueillies
et traduites par Jean Paulhan, Paris : Paul Geuthner, 1913, 2007
- « Les
Hain-Teny », Paris : Gallimard, 1939 — cette édition a servi de base à
la réédition de 1991 (Antananarivo) ; elle se distingue de l'édition de
1913 (Geuthner) aussi bien pour le texte introductif de Jean
Paulhan que pour le choix des Hain-teny présentés à titre d'exemples
| - « Aytré qui
perd l'habitude », La Nouvelle Revue Française,
1921 ; Bruxelles : Éd. de la Nouvelle revue
Belgique, 1943 ; in Océan
Indien : Madagascar, La Réunion, Maurice
textes réunis par Serge Meitinger et J.-C. Carpanin Marimoutou,
Paris : Omnibus, 1998
- « Le repas et l'amour
chez les Mérinas », Montpellier : Fata
Morgana, 1971, 1987
- « Rasoutolane :
conte malgache » traduit et retranscrit par Jean Paulhan,
Paris : Prat-Europa, 1990
- « Lettres de Madagascar, 1907-1910 » éditées par Laurence Ink, Paris : Claire Paulhan, 2007
|
|
|
mise-à-jour : 10 novembre 2017 |
| Les Hain-Teny Merinas Poésies populaires malgaches recueillies et traduites par Jean Paulhan Paris : Geuthner, 1913 |
| |
|