Le portrait Chamarel / Shenaz
Patel. - Saint-Denis (La Réunion) : Grand
Océan, 2001. - 132 p. ; 19 cm. -
(Le roman de l'océan Indien).
ISBN 2-912862-25-6
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Ce
roman s'adresse à ceux qui aiment les histoires. Il raconte
celle de Samia, orpheline qui choisit de rester au couvent
où elle a grandi, îlot dans
l'île, jusqu'au jour où on vient la
chercher pour lui présenter sa
« famille ». Autour du portrait
d'un énigmatique grand-père du nom de Hussein, se
dessine par touches successives un petit monde habité
d'êtres solaires ou ombrageux, nourrissant rancœurs
rancies ou fraîches connivences. Dans un milieu
généralement perçu comme strict et
bien réglé, un mystère, un secret qui
ne cherche qu'à dévoiler une quête
d'identité, d'appartenance ou non, une histoire de
transgression dans une île-métisse qui a encore
peur de l'être.
Un roman dont J.M.G. Le
Clézio a relevé la “ grande
force littéraire ” en lui attribuant une
mention spéciale au Prix Jean Fanchette 1999 dont il
présidait le jury.
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La quête de
l'énigmatique “ portrait
Chamarel ” qui donne son titre au premier roman de
Shenaz Patel ne doit occulter ni la personnalité de Samia,
l'héroïne, ni les ruptures d'un parcours aux
limites irrévocablement assignées par
l'insularité : “ je ne
m'étais jamais rendu compte à quel point cette
île pourtant si petite, où l'on croit
connaître tout le monde, a le pouvoir de rendre invisibles
ceux que certains veulent cacher, escamoter ”
(pp. 19-20).
Sortie du couvent
où elle effectuait sa scolarité, Samia devra
rompre des liens autrement contraignants pour, enfin,
éprouver les risques d'une
émancipation que seules borneront les limites de “ cette
île livrée aux flots et aux caprices des cyclones,
si petite qu'il fallait prendre bien soin de délimiter son
espace en s'ancrant dans une histoire, une
tradition ” (p. 128).
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EXTRAIT |
Ils étaient arrivés. Et leur
destination était une singulière construction.
Ancrée au bord de la falaise surplombant cette mer
magnifique qui courait vers on ne sait où,
poussée par un courant aussi sourd que puissant, une maison.
Une maison petite et basse, aux murs semblant
faits de terre et recouverts de coraux. Une maison aux couleurs
multiples, conjuguant les teintes chaudes et profondes de terres de
diverses provenances et les éclats ici et là de
bouquets de corail.
Une maison chamarrée.
Tous les volets, peints de couleur ocre et terre
de Sienne, étaient fermés. Du geste, Kursheed
invita Samia à venir s'asseoir à
côté de lui sur la petite terrasse envahie par les
herbes.
— C'est ici. C'est ici qu'ils se sont
aimés.
Elle l'écouta. Les yeux perdus au loin. Sans jamais
l'interrompre de la voix ou du regard.
☐ pp. 121-122
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Sensitive »,
Paris : L'Olivier, 2003
- « Le silence des Chagos »,
Paris : L'Olivier, 2005, 2018
- « Un
monde de douceur »,
in Nouvelles de l'île
Maurice présentées par
Pierre Astier, Paris : Magellan & Cie (Miniatures), 2007
- « Contes
de l'île Maurice » ill. de
Sébastien Pelon,
Boulogne-Billancourt, Curepipe (île Maurice) :
L'Atelier des
nomades, 2014
- « Paradis
blues », La Roque-d'Anthéron :
Vents d'ailleurs, 2014
- « Le
bestiaire mauricien » ill. d'Emmanuelle
Tchoukriel, Paris, Curepipe (île Maurice) :
L'Atelier des nomades,
2016
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sur
le site « île en
île » : dossier Shenaz Patel |
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mise-à-jour : 10
septembre 2017 |
Prix
Radio-France
du Livre
de l'Océan Indien
2002 |
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