Une mère
haïtienne / Ghyslaine Rochelin. - Port-au-Prince :
Éd. Henri Deschamps, 2003. - 414 p. ;
22 cm.
ISBN 99935-2-412-3
|
Ghyslaine
Rochelin a
participé au 6ème
Salon du Livre
Insulaire (Ouessant, 19-22 août 2004) |
NOTE
DE L'ÉDITEUR : Elena n'a
jamais connu sa mère partie travailler à Cuba et
incapable de revenir en Haïti à cause de la
révolution cubaine. Cette absence l'affecte tout au cours de
sa malheureuse enfance et elle se jure le jour de son mariage de ne
jamais abandonner ses enfants. Pour tenir cette promesse, elle change
constamment de résidence allant d'une ville à une
autre selon les circonstances et elle aboutit à
Port-au-Prince, la capitale. C'est l'époque des macoutes, de
Papa Doc, l'assistance sociale est inconnue en Haïti et elle
connaît une misère noire. Elle parvient finalement
à émigrer aux Etats-Unis et c'est le bout du
tunnel pour elle et ses enfants. Cependant cette mère
haïtienne que rien n'a jamais rebutée et qui a tout
accepté pour le bien être de ses enfants aboutit
dans une maison de retraite et c'est là qu'elle meurt, loin
de ses sept enfants.
|
LE
NOUVELLISTE,
Port-au-Prince, 6 octobre 2003 : […]
La secrétaire générale du Prix
Littéraire Henri Deschamps, Paulette Poujol Oriol, a
loué avec bonheur la dimension créatrice de
l'œuvre de Ghyslaine Jean-Louis Rochelin soutenue par un
style sobre, passionnant et extrêmement émouvant.
Mais l'ouvrage de Ghyslaine Jean-Louis Rochelin ne se veut pas
seulement roman. Comme son titre l'indique, il s'agit
également d'un thème de
société, d'un débat d'idées
qui entend en outre proposer un éclairage vivant et tragique
sur la problématique
inter-générationnelle, la solitude née
de la rupture entre parents et enfants.
Avec son lyrisme habituel,
inimitable, Paulette Poujol Oriol a
révélé que Ghyslaine Jean-Louis
Rochelin, à travers Une mère
haïtienne, montre qu'elle est une
romancière au verbe bouleversant et convaincant. Selon la
secrétaire générale du Prix, ce roman
original, fragmentaire et plein d'allant, permet de suivre
l'itinéraire d'une mère martyre, d'une
mère hors du commun. C'est une réflexion
avisée sur les avatars de la vieillesse. […]
|
EXTRAIT |
L'accès à
l'église ce jour-là n'était pas du
tout chose facile. Une multitude de mendiants venus d'on ne sait
où avaient investi les marches. Ils tenaient tous en main un
« coui » dans lequel ils
faisaient rebondir quelques cailloux. Tous ces
« coui » produisant le
même bruit à intervalles irréguliers
créaient une véritable cacophonie au milieu des
détaillants de toutes espèces débitant
bonbons, sirop, tartes, surettes,
« trempés 1 ».
Le Père Toyard s'amenait parfois avec sa
« rigwaz 2 »
et en distribuait « jé fèmen 3 »
pour faire dégager les marches de l'église. Le
remède marchait pendant quelques minutes puis la haie
humaine se reformait et de temps à autre, on pouvait
assister à de véritables pugilats au cours
desquels les mendiants les plus musclés poussaient sans
ménagement les maigres qui apprenaient à leurs
dépens que même sur le parvis de
l'église, la raison du plus faible n'est jamais la meilleure.
☐ p. 14
1. |
Boisson alcoolisée (NdA). |
2. |
Fouet (NdA). |
3. |
Sans retenue (NdA). |
|
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Amant
ou père ? »,
Port-au-Prince : Éd. Henri Deschamps, 2008
|
|
|
mise-à-jour : 27
septembre 2017 |
|
|
|
|