GÉRARD BARTHÉLÉMY : Rhoda Métraux, anthropologue américaine,
lorsqu'elle se trouvait avec son mari Alfred Métraux en
mission sur le projet de l'UNESCO à Marbial (Haïti),
dans les années 50, a écrit des pages étonnantes
concernant quelques aspects des structures hiérarchiques
en Haïti . […]
L'auteur s'est attachée particulièrement
à déterminer les relations d'autorité au
sein de la famille paysanne et notamment la place du père,
comme une anticipation de la place du chef au sein de la société
toute entière et comme illustration de la diffusion du
pouvoir au sein du groupe. Selon elle :
« Il faut bien noter que le " leadership "
au sein de la famille ne retombe pas automatiquement sur les
épaules d'un individu en particulier. Les groupes familiaux
étendus n'éclatent pas à la suite de dissension ;
la famille idéale est à l'aise, forte et cohérente.
Dans la pratique, ceux qui ne peuvent la supporter, le plus souvent
s'en vont et cela conduit à la prolifération de
petites hiérachies indépendantes. »
Une telle multiplication de micro-structures
hiérarchiques tend évidemment à marginaliser
et à contourner tout risque d'hégémonie
trop forte de la part de l'élément central, fût-il
le père.
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