MIREILLE BANDOU : […]
L'intérêt du livre ?
A travers une lignée, l'histoire du métissage.
Peut-être aussi, de nous faire pénétrer dans
l'intimité des grandes familles dominantes d'Haïti.
Brossé à coups de pinceaux incisifs, le tableau
nous interpellerait, mais l'auteur se complaît dans une
belle composition française où percent nostalgie
du faste, hauteur et condescendance de la classe des Merrivale.
Dans l'élégante société, les plus
sombres ont disparu au profit des bien blanchis. Le bon ordre
bourgeois prédomine. Les filles attendent le mari idéal.
Les mères font du crochet et hantent l'église.
Les hommes, diplomates distingués et politiciens intègres,
parlent affaires et rêvent de conduire le destin du pays.
Dans ce microcosme mal intégré dans la réalité
haïtienne, Aude réinvente ses fantômes avant
de mourir à vingt ans.
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