L'année de
toutes les duperies / Robert Malval. - Port-au-Prince :
Regain,
1996. - 574 p. : ill. ; 23 cm.
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| Robert Malval, homme d'affaires, né
à Port-au-Prince le 11 juin 1943 […] Premier
ministre désigné par le président
Jean-Bertrand Aristide, son choix est ratifié par le
parlement le 23 août 1993. Il est nommé Premier
ministre par arrêté en date du 27 août
1993 et son installation eut lieu au local de l'ambassade
d'Haïti à Washington. Il donne sa
démission par lettre adressée au
président de la République Jean-Bertrand Aristide
en date du 16 novembre 1993. Par résolution du
Sénat en date du 4 octobre 1994, son gouvernement pourtant
démissionnaire est prié de prendre le
contrôle de l'Etat.
☐ Daniel Supplice, Dictionnaire biographique des personnalités politiques de la République d'Haïti (1084-2001), 2001 |
MAXIMILIEN LAROCHE : En
Haïti, plus que partout ailleurs, les historiens, surtout
quand ce sont des hommes politiques qui racontent l'histoire de leur
vie, sont passés maîtres dans l'art de
réduire le passé au silence.
Je
n'attendais donc rien de particulier du livre de Robert Malval, tout au
plus de vérifier cette élégance de
style dont certains le félicitaient. J'ai
été surpris d'y trouver une absence de cette
langue de bois à laquelle nous avons
été habitués depuis quelque temps, et
je dirais même une certaine fraîcheur de ton qui
résulte sans doute de la modération de l'auteur
qui ne démasque, après tout, pas tant que cela
les dupeurs dont il nous parle. […] Après avoir
lu L'année de toutes les duperies, nous
pouvons dire que si, dans certains cas, ce que nous y lisons n'a rien
pour nous surprendre, compte tenu de l'horreur des crimes bien connus
de certains, dans d'autres cas, les conduites ou les propos de tel ou
tel personnage vedette qui avait pu nous laisser perplexes
reçoit, sous la plume de Robert Malval, un
éclairage plausible. Peut-être aurait-on pu
espérer que les arrière-plans internationaux et
particulièrement états-uniens de la crise
haïtienne soient davantage éclairés.
Mais le véritable mérite du livre de Malval est
de situer d'un point de vue haïtien, et même
strictement port-au-princien, sa relation des
événements. Il n'est pas mauvais que l'on nous
rappelle que nous sommes les premiers artisans de nos malheurs. Ainsi
cesserons-nous de voir partout la main de la CIA et surtout nous nous
arrêterons de paresseusement craindre le grand Satan en nous
disant qu'on ne peut rien contre lui. Comme l'enseigne Roland
Giguère, “ la main du bourreau finit
toujours par pourrir ”. Même le
président des États-Unis ne savait pas comment
dénouer l'imbroglio haïtien. La Providence a voulu
qu'il ait besoin d'une victoire sur le plan international, alors il a
envoyé les marines à Port-au-Prince. Bondye
bon, certes ! Mais il n'est pas mauvais non plus de
lui donner un coup de main. Et Robert Malval le souligne en rappelant
certaines initiatives dynamiques qu'il a
suggérées mais que l'on n'osa même pas
envisager, semble-t-il.
☐ “ Mythologie haïtienne ”, Sainte-Foy (Québec) : GRELCA (Essais, 18), 2002 | pp. 65-67
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mise-à-jour : 12
mai 2007 |
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