Racontars de rapin [fac-simile du ms.] / Paul Gauguin ;
éd. enrichie de 18 monotypes, suivie de Art de
papou et chant de rossignoou, la lutte pour les peintres, par
Victor Merlhès. - Taravao (Tahiti) : Éd.
Avant et après, 1994. - 29 p.-XXX p. de
pl.-127 p. : ill. ; 33 cm.
ISBN 2-907716-09-3
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Deux voix
impérieuses animent ce bref recueil achevé aux
îles Marquises en septembre 1902, huit mois avant la mort de
l'auteur.
Dès les
premières pages, Gauguin s'en prend aux critiques d'art ; ce
n'est pas nouveau, et l'on notera surtout qu'il saisit l'occasion pour
saluer peintres et artistes, anciens ou contemporains, dont il se
sentait proche : Giotto, Vélasquez, Cézanne,
Rodin, Cimabue, Ingres, Degas, ...
Alors, simples
« racontars de rapin » ?
Ce pourrait être le cas, si ces
« racontars »
expatriés ne se heurtaient à une seconde
voix : « Devant moi la brousse
venait de s'entrouvrir, laissant passer un être informe que
précédait un bâton interrogateur.
Marchant lentement, le cul rasant le sol, il se dirigea vers
moi ».
Gauguin pense avoir entendu la
leçon portée par la messagère du
crépuscule : « Les
émotions du peintre ou sculpteur, du musicien, sont d'un
tout autre ordre que celles de l'art littéraire,
dépendant de la vue, de l'ouïe, de sa nature
instinctive tout entière, de ses luttes avec la
matière ».
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Texte de combat écrit par un homme malade qui n'a plus que
sept mois à vivre, Racontars de Rapin
peut être considéré comme le testament
artistique de Paul Gauguin, un testament dans lequel, retournant la
situation, l'artiste se fait juge de la critique qui l'a si
obstinément malmené. En vingt-huit pages
où abondent les raccourcis imagés et frappants,
le procès des gens de lettres qui s'acharnent à
maintenir en tutelle un art dont les principes essentiels leur
échappent est mené avec efficacité,
dans un style débridé et spirituel. [...]
Etayée par une iconographie très riche,
l'étude de V. Merlhès livre les clefs jusqu'ici
ignorées qui permettent d'ouvrir ce texte à
tiroirs d'où s'exhalent les rancœurs de l'artiste
réprouvé mais où se trouve aussi
lucidement exposé le sens de son combat.
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Racontars
de rapin » texte établi par Mme
Hélène Chastanet , préface de Mme
Joly-Segalen, Paris : Éd. Georges Falaize, 1951
- « Racontars
de rapin », Monaco : Éd. Sauret,
1993
- « Racontars de rapin »,
Paris : Mercure de France, 2003
- « Racontars
de rapin » [suivi de] Gauguin dans son dernier
décor
de Victor Segalen et d'une préface de Franck Guyon,
Angoulême : Marguerite Waknine (Ecrits sur l'art,
12), 2010,
2013
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mise-à-jour : 24
avril 2020 |
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