Victor Merlhès (éd.)

De Bretagne en Polynésie : Paul Gauguin, pages inédites

Avant et Après

Taravao (Tahiti), 1995

bibliothèque insulaire
   
peintres des îles
Gauguin
édité à Tahiti
De Bretagne en Polynésie : Paul Gauguin, pages inédites / Victor Merlhès. - Taravao (Tahiti) : Éd. Avant et après, 1995. - 101 p. : ill. ; 21 cm.
ISBN 2-907716-13-1

NOTE DE L'ÉDITEUR : Quatorze lettres de Paul Gauguin, deux d'Emile Bernard, une de Schuffenecker — intégralement ou partiellement inédites, tels sont pour l'essentiel les documents que présente ce livre. De Bretagne, de Paris et de Polynésie, celles de Gauguin furent toutes adressées à Claude-Emile Schuffenecker entre 1889 et 1897.

Livrées telles quelles, hors de tout contexte, leur substance aurait pu paraître un peu sèche, parfois énigmatique. Liées par un texte succint qui, en les éclairant, découvre leurs tenants et aboutissants, elles retracent une histoire encore mal connue et offrent de nouveaux jalons pour une biographie de Gauguin.

EXTRAIT

Lettre de Paul Gauguin à Schuffenecker (26 juillet 1894)

[…]

Depuis que j'ai connu la vie simple d'Océanie je ne songe qu'à me retirer loin des hommes par conséquent loin de la gloire : aussitôt que possible j'irai enfouir mon talent chez les sauvages et on n'entendra plus parler de moi. Pour beaucoup ce sera un crime que m'importe ! le crime est souvent bien près de la vertu. Vivre simplement sans vanité. Et celà je le ferai coûte que coûte, ma raison et mon tempérament le commandent. […] Je n'ose vous dire de ne pas quitter la peinture puisque je songe à la quitter moi-même pour vivre dans les bois sculptant des êtres imaginaires sur les arbres, mais je songe que mon dérivatif est plus logique plus sain que le vôtre. […]

Oui mon cher Schuff, les sages ont eu le pressentiment de nos maux en nous suppliant de ne pas toucher à l'arbre de la science. Penser, c'est lutter, c'est souffrir. Qui veut une consolation, doit la chercher chez les simples, rejeter toute vanité.

Et moi qui ai cependant le cerveau solide j'espère arriver à ne plus penser pour vivre aimer, me reposer. Les Européens ne me font pas trêve, ces bons sauvages me comprendront.

[…]

pp. 82-83

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 24 septembre 2006

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